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Les 10 parties les plus profondes de l’ocĂ©an Les 10 parties les plus profondes de l’ocĂ©an Les ocĂ©ans et les mers qui entourent les continents offrent un certain nombre de merveilles, dont beaucoup restent encore Ă  dĂ©couvrir par les humains. Les vastes Ă©tendues d’eau qui couvrent plus de 70 % de la surface de la planĂšte, contenant environ 1,35 milliard de kilomĂštres cubes d’eau, possĂšdent des plateaux, des vallĂ©es, des plaines, des montagnes et des fossĂ©s sur son bassin, tout comme sur la couche superficielle de la Terre. Il est intĂ©ressant de noter que les montagnes, plaines, etc. sous-marines sont de taille Ă©norme par rapport Ă  celles de la terre ferme. Les montagnes situĂ©es dans le bassin ocĂ©anique sont plus hautes que celles que nous voyons sur la terre ferme, et de la mĂȘme maniĂšre, les plaines sont plus plates et donc les tranchĂ©es sont beaucoup plus profondes. Parmi toutes les caractĂ©ristiques qu’offrent les ocĂ©ans, c’est la profondeur mĂȘme de ces masses d’eau qui les rend si envoĂ»tantes. En effet, l’ocĂ©an est profond et la profondeur moyenne des ocĂ©ans et des mers entourant les continents est d’environ 3,5 km. En fait, la partie de l’ocĂ©an qui est plus profonde que 200 mĂštres est considĂ©rĂ©e comme la “mer profonde”. Cependant, certaines parties des ocĂ©ans vont jusqu’à des profondeurs de plusieurs kilomĂštres. Mais quelle est exactement la partie la plus profonde de l’ocĂ©an ? ×Scientifiquement parlant, la partie la plus profonde de l’ocĂ©an fait rĂ©fĂ©rence Ă  la profondeur maximale d’un point auquel on peut accĂ©der ou qu’on peut dĂ©finir. Chacune de ces parties les plus profondes de l’ocĂ©an est dĂ©signĂ©e sous le nom de fosses profondes. Connu sous le nom de zone hadale, le fond de la fosse marine la plus profonde est le rĂ©sultat de tranchĂ©es plongeantes créées par le dĂ©placement des plaques tectoniques. Actuellement, il existe 46 habitats hadals Ă  travers les ocĂ©ans et les humains connaissent trĂšs peu ces rĂ©gions car il est trĂšs difficile d’étudier ces parties des ocĂ©ans. Voici une liste de dix de ces points qui marquent les points les plus profonds des ocĂ©ans. 1. La fosse des Mariannes SituĂ©e dans l’ouest de l’ocĂ©an Pacifique, la fosse des Mariannes est considĂ©rĂ©e comme la partie la plus profonde de la surface de la Terre. En fait, c’est le Challenger Deep dans la fosse des Mariannes qui est connu comme le point le plus profond. Apparaissant comme une cicatrice en forme de croissant, la fosse mesure environ 2 550 km de long, 69 km de large en moyenne et a une profondeur maximale de 10,91 km au Challenger Deep. Dans le mĂȘme temps, d’autres travaux ont mesurĂ© la partie la plus profonde Ă  11,034 km. La fosse des Mariannes – Image credits Les trous profonds de la fosse des Mariannes ont Ă©tĂ© formĂ©s en raison de la collision de plaques convergentes de lithosphĂšre ocĂ©anique. Lors de la collision, une plaque descend dans le manteau et la flexion vers le bas forme une fosse au niveau de la ligne de contact entre les plaques. Au fond de la fosse de Marina, la densitĂ© de l’eau est augmentĂ©e de 4,96 % en raison de la pression Ă©levĂ©e au fond de la mer. Cependant, les expĂ©ditions menĂ©es Ă  diffĂ©rentes Ă©poques ont observĂ© la prĂ©sence de grandes crĂ©atures telles qu’un poisson plat, de grandes crevettes, d’énormes crustacĂ©s et mĂȘme un type d’escargot non identifiĂ©. 2. La fosse de Tonga SituĂ©e dans le sud-ouest de l’ocĂ©an Pacifique et Ă  l’extrĂ©mitĂ© nord de la zone de subduction de Kermadec Tonga, la fosse de Tonga se trouve Ă  environ 10,882 km sous le niveau de la mer. Le point le plus profond de la fosse de Tonga, connu sous le nom de Horizon Deep, est considĂ©rĂ© comme le deuxiĂšme point le plus profond de la planĂšte aprĂšs le Challenger Deep et la fosse la plus profonde de l’hĂ©misphĂšre sud. La fosse de Tonga CrĂ©dits wikipedia S’étendant sur une distance de 2 500 km de l’üle du Nord de la Nouvelle-ZĂ©lande vers le nord-est jusqu’à l’üle de Tonga, la fosse de Tonga a Ă©tĂ© formĂ©e en raison de la subduction de la plaque du Pacifique par la plaque de Tonga. Les chercheurs ont Ă©galement dĂ©couvert que ces mouvements de plaques sont Ă©galement Ă  l’origine de grands volcans dans la fosse du Japon ainsi que dans la fosse des Mariannes. Selon les scientifiques marins, les sĂ©diments de l’Horizon Deep abritent une communautĂ© d’ascaris. 3. La fosse des Philippines La fosse des Philippines CrĂ©dits wikipedia TroisiĂšme point le plus profond du monde, le Galathea Depth de la fosse des Philippines se trouve Ă  10,54 km sous le niveau de la mer. Également connue sous le nom de fosse de Mindanao, cette fosse sous-marine est situĂ©e dans la mer des Philippines et s’étend sur une longueur de 1 320 km et une largeur de 30 km Ă  l’est des Philippines. Parmi les autres fosses de la mer des Philippines, cette fosse s’est formĂ©e suite Ă  une collision entre la plaque eurasienne et la plaque philippine, plus petite. Les autres grandes fosses de la mer des Philippines sont la fosse de Manille, la fosse de Luzon Est, la fosse de Negros, la fosse de Sulu et la fosse de Cotabato. On dit que les scientifiques considĂ©raient la fosse des Philippines comme le point le plus profond de la planĂšte jusqu’en 1970. Selon les scientifiques, la fosse des Philippines est plus jeune de 8 Ă  9 millions d’annĂ©es. 4. La fosse des Kouriles et du Kamtchatka Autre partie la plus profonde de l’ocĂ©an Pacifique, cette fosse se trouve Ă  une profondeur considĂ©rable de 10,5 km sous le niveau de la mer. SituĂ©e Ă  proximitĂ© de l’üle des Kouriles et au large des cĂŽtes du Kamtchatka, cette fosse est responsable d’un certain nombre d’activitĂ©s volcaniques du fond des ocĂ©ans dans la rĂ©gion. La fosse s’est formĂ©e en raison de la zone de subduction qui s’est dĂ©veloppĂ©e Ă  la fin du CrĂ©tacĂ© et qui a créé les arcs volcaniques des Ăźles Kouriles et du Kamtchatka. Fosse des Kouriles et du Kamtchatka CrĂ©dits wikipedia 5. La fosse de Kermadec Autre fosse sous-marine situĂ©e au fond de l’ocĂ©an Pacifique Sud, la fosse de Kermadec s’étend sur environ 1 000 km entre la chaĂźne de monts sous-marins de Louisville et le plateau d’Hikurangi. FormĂ©e par la subduction de la plaque pacifique sous la plaque indo-australienne, la fosse de Kermadec a une profondeur maximale de 1o,04 km. La fosse de Kermadec CrĂ©dits wikipedia Avec la fosse des Tonga au nord, la fosse de Kermadec crĂ©e le systĂšme de subduction Kermadec-Tonga, long de 2 000 km et presque linĂ©aire. La fosse abrite Ă©galement une variĂ©tĂ© d’espĂšces, dont une espĂšce d’amphipode gĂ©ant, mesurant environ 34 cm de long, au fond de la fosse. Il y a quelques annĂ©es, la fosse de Kermadec a fait la une des journaux aprĂšs l’implosion du Nereus, un sous-marin de recherche sans Ă©quipage, en raison de la pression Ă©levĂ©e Ă  une profondeur de 9 990 mĂštres alors qu’il effectuait des explorations dans la fosse de Kermadec. 7. La fosse du Japon Autre fosse sous-marine profonde situĂ©e Ă  l’est des Ăźles japonaises, la fosse du Japon comme le montre l’image ci-dessus fait partie de la ceinture de feu du Pacifique dans le nord de l’ocĂ©an Pacifique. D’une profondeur maximale de 9 km, la fosse du Japon s’étend des Ăźles Kouriles aux Ăźles Bonin et constitue Ă©galement le prolongement de la fosse Kouriles-Kamtchatka et de la fosse Izu-Ogasawara, respectivement au nord et au sud. La fosse s’est formĂ©e en raison de la subduction de la plaque ocĂ©anique du Pacifique sous la plaque continentale d’Okhotsk. Et, ce sont les tsunamis et les tremblements de terre qui entraĂźnent le mouvement sur la zone de subduction avec la fosse du Japon. 8. La fosse de Porto Rico SituĂ©e entre la mer des CaraĂŻbes et l’ocĂ©an Atlantique, la fosse de Porto Rico est le point le plus profond de cette rĂ©gion et le huitiĂšme point le plus profond Ă  la surface de la terre. SituĂ©e Ă  une profondeur de 8,64 km, repĂ©rĂ©e Ă  Milwaukee Deep et mesurant une longueur de plus de 800 km, cette fosse a Ă©tĂ© responsable de nombreux tsunamis et sĂ©ismes tragiques dans cette rĂ©gion. La fosse de Porto Rico Les efforts pour une cartographie complĂšte de cette fosse sont en cours depuis longtemps. C’est le bathyscaphe français ArchimĂšde qui a tentĂ© pour la premiĂšre fois d’explorer les fonds marins en 1964 et un vĂ©hicule robotisĂ© a Ă©tĂ© envoyĂ© dans la fosse en 2012 pour en Ă©tudier les caractĂ©ristiques. 9. La fosse Sandwich du Sud La fosse la plus profonde de l’ocĂ©an Atlantique aprĂšs la fosse de Porto Rico, la fosse des Sandwich du Sud se trouve Ă  une profondeur d’environ 8,42 km, dĂ©crite comme la profondeur des mĂ©tĂ©ores et s’étend sur plus de 956 km, ce qui en fait l’une des fosses les plus visibles du monde. La fosse Sandwich du Sud CrĂ©dits wikipedia SituĂ©e Ă  100 km Ă  l’est des Ăźles Sandwich du Sud, dans le sud de l’ocĂ©an Atlantique, cette fosse a Ă©tĂ© formĂ©e par la subduction de la partie la plus mĂ©ridionale de la plaque sud-amĂ©ricaine sous la petite plaque Sandwich du Sud. Cette fosse des Sandwich du Sud est Ă©galement associĂ©e Ă  un arc volcanique actif. 10. La fosse PĂ©rou-Chili La fosse PĂ©rou-Chili fosse d’Atacama est situĂ©e Ă  environ 160 km des cĂŽtes du PĂ©rou et du Chili, dans l’est de l’ocĂ©an Pacifique. La fosse d’Atacama a une profondeur maximale de 8,06 km sous le niveau de la mer. Le point le plus profond de la fosse est connu sous le nom de Richards Deep. La fosse mesure environ 5 900 km de longueur et 64 km de largeur moyenne, et couvre une superficie d’environ 590 000 kilomĂštres carrĂ©s. La fosse d’Atacama s’est formĂ©e Ă  la suite d’une frontiĂšre convergente entre les plaques subductrices de Nazca et d’AmĂ©rique du Sud. Legroupe de travail « OcĂ©an Profond et SociĂ©tĂ©s » (OPS) a vocation Ă  fonctionner de maniĂšre coopĂ©rative et solidaire, et Ă  renforcer les liens entre les Ă©quipes de recherche travaillant sur l’ocĂ©an profond, en privilĂ©giant l’interdisciplinaritĂ©. L’exploration et la reconnaissance de l’ocĂ©an profond possĂšdent en effet une histoire qui reste Ă  documenter et Ă  Ă©crire
À son apogĂ©e, au milieu du VIĂšme siĂšcle, l’empire romain d’Orient est brutalement affectĂ© par une Ă©pidĂ©mie de peste, la premiĂšre connue dans le monde mĂ©diterranĂ©en. Elle va ruiner les efforts de l’empereur Justinien pour restaurer la grandeur de Rome. Elle va aussi prĂ©parer le terrain Ă  l’arrivĂ©e des conquĂ©rants arabes sous la banniĂšre de l’islam au siĂšcle suivant
 Et survint le flĂ©au qu'on n'attendait pas... ArrivĂ© sur le trĂŽne de Constantinople en 527 Ă  la mort de son oncle Justin, Justinien s’affirme rapidement comme un empereur Ă  poigne. TrĂšs vite, il entreprend de rĂ©unifier l'empire romain et de reprendre l'Occident aux rois barbares qui l'ont occupĂ© au siĂšcle prĂ©cĂ©dent. Mais la peste va se mettre en travers de ses plans. Elle entre dans l’empire romain en suivant la route commerciale de la mer Rouge elle se manifeste Ă  l’étĂ© 541 Ă  PĂ©luse, sur le delta du Nil. Une fiĂšvre s’installe puis des ganglions gonflent et les malades meurent trĂšs vite, provoquant un effet de sidĂ©ration dans la population. Une fois Ă  Alexandrie, elle profite des rats embarquĂ©s sur les navires pour gagner les ports de toute la MĂ©diterranĂ©e. Les puces commencent par s’en prendre aux rats du lieu, puis aprĂšs quelques jours, une fois tous les rongeurs tuĂ©s, elles s’attaquent aux hommes. La population n’a pas les moyens de se prĂ©munir contre la pestilence alors mĂȘme qu’elle en est informĂ©e. Elle frappe Constantinople Ă  compter de fĂ©vrier 542 rapidement, des milliers de personnes meurent chaque jour sans que personne ne puisse les enterrer. C’est tout l’ordre social et Ă©conomique qui s’effondre, les marchĂ©s ne fonctionnent plus, on ne trouve plus Ă  se nourrir. Au total, c’est sans doute prĂšs de la moitiĂ© de la population de Constantinople, laquelle comptait plus de 500 000 habitants qui disparaĂźt en quelques semaines. La pestilence ne s’arrĂȘte pas Ă  la capitale de l’Empire, mĂȘme si ses effets sont moins bien connus ailleurs elle frappe les villes d’Orient, de JĂ©rusalem Ă  Antioche mais aussi de nombreuses bourgades dĂšs lors que le rat est partout – ainsi que peut-ĂȘtre d’autres vecteurs. La peste sĂ©vit aussi en Occident. Au-delĂ  de l’empire, elle la Perse et l’armĂ©e de l'empereur ChosroĂšs Ier, dĂ©cimĂ©e, est contrainte de battre en retraite devant Justinien. Des consĂ©quences profondes et durables À court terme, l’empire byzantin semble surmonter la crise. Tant bien que mal, Justinien et son gĂ©nĂ©ral BĂ©lisaire parviennent Ă  compenser les pertes dans l’armĂ©e pour mener Ă  bien leurs entreprises militaires, mais la crise est aussi Ă©conomique. Il n’y a plus d’argent pour payer les soldats et malgrĂ© une pression fiscale maximale, les impĂŽts ne rentrent plus par manque de contribuables. En 553, Justinien est obligĂ© d’effacer les impĂŽts dus depuis l’épidĂ©mie. Aucun de ses successeurs ne parviendra Ă  surmonter la situation trop peu d’hommes pour gĂ©rer un empire trop grand qui ne parvient pas Ă  rĂ©duire ses ambitions et s’épuise dans d’interminables guerres avec la Perse... PubliĂ© ou mis Ă  jour le 2020-04-19 075911
MĂȘmesi les Ă©clairs ne frappent pas l'ocĂ©an aussi souvent que les terres, les consĂ©quences peuvent ĂȘtre dĂ©sastreuses. L'eau Ă©tant une substance conductrice, la foudre se propage rapidement et peut Ă©lectrocuter les personnes, les animaux et les bateaux qui la composent. 9. La profondeur moyenne de l'ocĂ©an est d'environ 12 100 pieds. Mais la plupart des instructeurs ont
Je vivrai par-delĂ  la mort – Khalil Gibran Ă©crit son testament spirituel dans le jardin du prophĂšte Avec poĂ©sie et beaucoup de mĂ©taphores, la foi du poĂšte chrĂ©tien libanais Ă©clate. Je vivrai par-delĂ  la mort – Khalil Gibran Je vivrai par-delĂ  la mort, Je chanterai Ă  vos oreilles MĂȘme aprĂšs avoir Ă©tĂ© emportĂ©, Par la grande vague de la mer Jusqu’au plus profond de l’ocĂ©an. Je m’assiĂ©rai Ă  votre table Bien que mon corps paraisse absent, Je vous accompagnerai dans vos champs, Esprit invisible. Je m’installerai avec vous devant l’ñtre, HĂŽte invisible aussi. La mort ne change que les masques Qui recouvrent nos visages. Le forestier restera forestier, Le laboureur, laboureur, Et celui qui a lancĂ© sa chanson au vent La chantera aussi aux sphĂšres mouvantes. Le testament spirituel de Khalil Gibran PrĂ©destinĂ© par son nom Gibran » signifie Consolateur » en arabe, la philosophie de Khalil Gibran est intemporelle et universelle la part divine qui sommeille en chaque homme, c’est l’émerveillement qu’il a devant la vie ». Tel un Ă©veilleur de conscience, il transmet son message humaniste de lumiĂšre. Pour le poĂšte, la destinĂ©e humaine est intimement liĂ©e Ă  celle de l’univers. D’ailleurs, il considĂ©rait la nature comme un ĂȘtre vivant. Si vous chantez la beautĂ© alors que vous ĂȘtes seul dans le dĂ©sert, vous aurez un auditoire. Khalil Gibran Pourquoi choisir ce texte enterrement pour la cĂ©rĂ©monie funĂ©raire ? Si vous pensez que la mort n’est pas une fin, ce poĂšme vous parlera. Dense, c’est un credo simple et profond en ce qui se trouve derriĂšre la porte que nous appelons la mort. Il rĂ©vĂšle que nous avons tous dans le cƓur cette Ă©tincelle divine. Surtout, il permet d’accepter le deuil avec plus de sagesse spirituelle. Aquatic Notre Papier Peint Panoramique sous l’Eau Bleu Profond abonde de beaux tons bleus profond de l’ocĂ©an et de couleurs merveilleusement vives de la vie sous-marine crĂ©ant un papier peint fabuleux qui transformera tous les murs ternes magnifiquement. un enjeu crucialPour son rĂŽle dans la rĂ©gulation du climat, la biodiversitĂ© qu'il abrite et les services multiples et vitaux qu’il rend aux sociĂ©tĂ©s humaines, le maintien en bonne santĂ© de l’OcĂ©an est un enjeu crucial. Mais les effets combinĂ©s du changement climatique et des activitĂ©s humaines mettent en pĂ©ril la machine ocĂ©anique, faisant peser de nouvelles menaces pour le vivant. Immense laboratoire physique, gĂ©ologique, chimique et biologique, l’ocĂ©an reste pour autant un grand inconnu. Les scientifiques sont sur tous les fronts - et dans tous les fonds - ocĂ©aniques pour tenter de repousser toujours plus loin les frontiĂšres de la connaissance sur nos ocĂ©ans. comment naissentet Ă©voluent les ocĂ©ans ? Les ocĂ©ans couvrent 70 % de la surface de la planĂšte et contiennent 97 % de l’eau sur Terre. Ils abritent Ă©galement la majoritĂ© de la biodiversitĂ©. Mais cet immense rĂ©servoir de richesses n’a pas toujours eu la configuration qu’on lui connaĂźt aujourd’hui. Au fil des temps gĂ©ologiques et climatiques, intimement liĂ©e au ballet des continents, la forme des ocĂ©ans a Ă©voluĂ©. Dorsales et bassins ocĂ©aniques, fosses et abysses, rifts, monts hydrothermaux la richesse des paysages des fonds marins nous rĂ©vĂšle une partie de leur histoire. Le destin d’un ocĂ©an Au regard de l’ñge vĂ©nĂ©rable de la Terre, les fonds ocĂ©aniques actuels sont jeunes pas plus de 200 millions d’annĂ©es contre 4,56 milliards pour notre planĂšte. En cause l’activitĂ© tectonique qui façonne la surface de la Terre, la lithosphĂšre. Cette enveloppe rigide, de quelques dizaines de kilomĂštres d’épaisseur en moyenne dans les ocĂ©ans, est un vĂ©ritable puzzle gĂ©ant et mouvant, qui forme actuellement 53 plaques tectoniques. On distingue sept grandes plaques amĂ©ricaine, pacifique, eurasiatique, africaine, australienne et antarctique, qui couvrent 95 % de la surface terrestre, et 46 plus petites CaraĂŻbes, Philippines, etc.. Sous tension permanente, ces plaques se forment puis se dĂ©forment avant de disparaĂźtre pour ĂȘtre recyclĂ©es dans le manteau terrestre. La naissance et l’évolution des ocĂ©ans sont donc directement liĂ©es aux mouvements des plaques tectoniques. Carte de la tectonique des plaques Carte physique mondiale en français des limites des plaques tectoniques avec leurs vecteurs de dĂ©placement et une sĂ©lection de points chauds hotspots. Source Wikimedia commons, Share alike Unported – Eric Gaba L’ocĂ©anisation est le fruit d’un long processus gĂ©ologique qui dĂ©bute par la rupture d’un continent. Sous l’effet de contraintes tectoniques, la croĂ»te terrestre s’échauffe, s’étire et s’amincit jusqu’à son dĂ©chirement, formant en surface une vaste vallĂ©e d’effondrement appelĂ© rift continental. Les rifts constituent ainsi le premier stade d’un processus de divergence entre deux futures plaques. Si le processus se prolonge suffisamment longtemps, le rift et sa vallĂ©e s’ouvrent jusqu’à ce que de l’eau s’engouffre dans cette dĂ©pression nouvellement formĂ©e. C’est au niveau de cette nouvelle limite de plaques, dĂ©sormais une dorsale ocĂ©anique, que de la croĂ»te va ĂȘtre gĂ©nĂ©rĂ©e, entraĂźnant l’élargissement de l’ocĂ©an. Si toutes les Ă©tapes de ce processus sont encore mal connues, comme le passage du domaine continental aminci au systĂšme purement ocĂ©anique par exemple, de nombreux Ă©lĂ©ments sur terre comme en mer ont permis aux scientifiques d’en Ă©tablir les grands traits. Le rift Est-Africain est, lui, en cours d’ouverture. De l’Afar au Golfe du Mozambique, il offre sur prĂšs de 4000 km un Ă©ventail unique des diffĂ©rents stades d’évolution de la rupture continentale depuis 25 millions d’annĂ©es. Alors que la rupture est Ă  peine amorcĂ©e dans sa partie sud depuis 1 Ă  5 millions d’annĂ©es au Malawi, Mozambique, Tanzanie, elle atteint un stade trĂšs avancĂ© en Afar, oĂč la nature de la croĂ»te terrestre a mĂȘme commencĂ© Ă  ĂȘtre modifiĂ©e. Cette zone particuliĂšre regroupe trois branches distinctes oĂč de nombreuses dĂ©pressions bassins, failles, et volcans actifs attestent des phĂ©nomĂšnes dynamiques internes qui sont Ă  l’Ɠuvre pour rompre la croĂ»te terrestre. Pour autant, il est impossible de prĂ©dire aujourd’hui si le rift Est-Africain donnera effectivement naissance Ă  un ocĂ©an. L’Islande constitue, elle, un autre cas remarquable situĂ©e au niveau d’un point chaud siĂšge d’une activitĂ© volcanique intense, l’üle est en fait une partie Ă©mergĂ©e de la dorsale mĂ©dio–atlantique, ce qui permet d’observer sur terre des processus d’extension classiquement sous-marins. Vue du rift du Manda Hararo Afar Ă©thiopien Vue du rift du Manda Hararo Afar Ă©thiopien Ă  partir de l’épaule sud-ouest. Bien que de nombreuses failles soient visibles au premier plan, celles-ci ne sont probablement plus actives, car l’activitĂ© magmato-tectonique Quaternaire semble concentrĂ©e sur une zone Ă©troite visible au second plan zone sombre, couverte de coulĂ©es basaltiques. © RaphaĂ«l GRANDIN/IPGP/CNRS PhotothĂšque Les dorsales ocĂ©aniques forment une chaĂźne de montagnes sous-marines, observable par satellite, de plus de 60 000 kilomĂštres. Les limites des plaques tectoniques sont en effet des zones Ă  forte activitĂ© sismique et volcanique et font l’objet d’une Ă©tude toute particuliĂšre. C’est ici que se forme en continu la nouvelle lithosphĂšre – ou plancher – ocĂ©anique. Par quels mĂ©canismes ? Des laves provenant de la fusion partielle du manteau sous-jacent montent au niveau de la dorsale. Elles s’échappent par des fissures et forment des volcans sous-marins puis des bandes de basaltes qui s’accolent Ă  des laves plus anciennes. Ce processus, par lequel la lithosphĂšre est gĂ©nĂ©rĂ©e Ă  l’axe des dorsales avec l’expansion ocĂ©anique, est nommĂ© accrĂ©tion. Hormis quelques exceptions, on distingue les dorsales » lentes , dont la vitesse d’expansion est de 2 Ă  4 centimĂštres par an comme la dorsale mĂ©dio-atlantique et des dorsales » rapides » dont le taux d’accrĂ©tion est de 8 Ă  20 centimĂštres par an comme la dorsale est-Pacifique.L’étude des dorsales, notamment la dorsale lente sud-ouest indienne, a montrĂ© que l’apport magmatique n’était pas le seul responsable de la formation du plancher ocĂ©anique. Des campagnes ocĂ©anographiques ont permis de dĂ©couvrir, Ă  certains endroits, des traces d’exhumation du manteau terrestre composĂ© de pĂ©ridotites et de la croĂ»te profonde sans remontĂ©e magmatique sur les dorsales lentes, de grands cisaillements, ou failles normales, entraĂźnent la remontĂ©e de pĂ©ridotites jusqu’à l’affleurement. L’expansion et la composition du plancher ocĂ©anique rĂ©sultent ainsi d’une balance entre ces trois mĂ©canismes le magmatisme, les failles normales et l’hydrothermalisme permet chaque annĂ©e la formation de 17 km3 de nouvelle lithosphĂšre. Se couvrant progressivement de sĂ©diments, elle s’épaissit, s’alourdit, avant d’ĂȘtre engloutie sous son propre poids dans le manteau terrestre. Les plaques ocĂ©aniques terminent ainsi leur cycle en s’enfonçant dans le manteau terrestre au niveau des zones dites de subduction – sous les plaques tectoniques voisines, moins denses. De ce fait, on trouve trĂšs peu de lithosphĂšre ocĂ©anique datant de plus de 180 millions d’annĂ©es. En d’autres termes, le plancher ocĂ©anique est Ă©phĂ©mĂšre
 Ă  l’échelle des temps gĂ©ologiques. En s’enfonçant dans les entrailles de la Terre, la croĂ»te ocĂ©anique va fondre avant d’ĂȘtre recyclĂ©e par le manteau terrestre pour donner naissance, quelques millions d’annĂ©es plus tard, Ă  de nouvelles dorsales. “ Si l’on commence Ă  mieux comprendre les mĂ©canismes tectoniques - qui permettent d'amincir la lithosphĂšre continentale de 30 Ă  10 km jusqu'Ă  en exhumer le manteau lithosphĂ©rique dans certains cas, on connaĂźt encore mal en revanche comment se forme la dorsale ocĂ©anique initiale, c'est-Ă -dire comment se forme une nouvelle limite de plaque. Qu'est ce qui contrĂŽle le timing des apports de magma lors du rifting ? Quelles sont les interactions entre processus magmatiques et tectoniques ? Quel est le rĂŽle des points chauds ? Cette transition, au moment oĂč les processus tectoniques laissent la place aux processus magmatiques, est encore mal comprise. ” Daniel Sauter directeur de recherche Ă  l’Institut Terre et environnement de Strasbourg ITES Comment se forme une Ăźleau milieu de l’OcĂ©an ? Quel est le point commun entre l’Islande, les Tonga, Mayotte, ou encore les Açores ? Ce sont toutes des Ăźles volcaniques, Ă©mergeant des ocĂ©ans. NĂ©es de points chauds, de l’émergence d’un rift ocĂ©anique ou lors de la subduction d’une plaque tectonique sous une autre, les Ăźles qui se forment au milieu de l’ocĂ©an ne sont pas pour autant Ă©ternelles certaines peuvent disparaĂźtre quelques mois ou quelques annĂ©es aprĂšs leur formation. Les Ăźles de points chauds, comme l’archipel d’HawaĂŻ dans l’ocĂ©an Pacifique, La RĂ©union dans l’ocĂ©an Indien ou les Açores dans l’ocĂ©an Atlantique sont le fruit de percĂ©es magmatiques survenues il y a plusieurs dizaines de millions d’annĂ©es. En un point donnĂ©, du magma traverse en continu la croĂ»te ocĂ©anique, formant un volcan de plus en plus grand jusqu’à ce qu’il Ă©merge de l’ocĂ©an. Ces poinçons de magma ne bougent pas par rapport au manteau terrestre ; ce sont les plaques qui, se dĂ©plaçant au-dessus, sont ainsi “ poinçonnĂ©es ”, entraĂźnant la naissance de nouveaux volcans. Un phĂ©nomĂšne qui s’inscrit dans le temps long il a fallu deux millions d’annĂ©es Ă  La RĂ©union pour devenir une Ăźle dĂ©finitive. Les volcans sont en effet trĂšs instables et se dĂ©truisent rĂ©guliĂšrement. Le volcan actif du piton de la Fournaise, Ă  La RĂ©union, est installĂ© Ă  l’intĂ©rieur d’une Ă©norme caldera – un effondrement latĂ©ral de tout un cĂŽtĂ© du volcan, qui correspond Ă  une sĂ©rie d’effondrements successifs de son flanc est. L’Islande, situĂ©e au milieu de l’Atlantique sur la dorsale mĂ©dio-ocĂ©anique entre l’Europe et l’AmĂ©rique, est le seul endroit du monde oĂč le plancher d’une dorsale ocĂ©anique a Ă©mergĂ©. Carte des principaux points chauds mondiaux Sur cette carte des principaux points chauds mondiaux, on distingue en 1 Limite de plaque divergente dorsale, 2 Limite de plaque transformante, 3 Limite de plaque de subduction, 4 Zones de limite diffuse de plaque, 5 SĂ©lection de principaux points chauds. © WikipĂ©dia La plus jeune Ăźle connue, Ă©mergĂ©e en janvier 2022 dans l’archipel des Tonga, dans l’ocĂ©an Pacifique, appartient, elle, Ă  un arc volcanique. Ces arcs se forment dans les zones de subduction lĂ  oĂč la croĂ»te ocĂ©anique s’enfonce dans le manteau sous une autre plaque. Du magma s’échappe du manteau et forme, en aplomb de cette zone, un arc de volcans qui percent rĂ©guliĂšrement les flots. Quand il y a convergence entre deux plaques ocĂ©aniques, il y a formation de chapelets d’üles volcaniques qui s’élĂšvent au-dessus de la surface des ocĂ©ans pour constituer un arc insulaire. Les arcs volcaniques insulaires s’installent sur la plaque chevauchante. Les principaux arcs se situent dans les CaraĂŻbes Petites Antilles, l’Atlantique Sud Sandwich du Sud et le Pacifique Ouest. L’archipel de Mayotte constitue la plus orientale, la plus australe et la plus ancienne terre Ă©mergĂ©e de l’arc volcanique des Comores, au nord du canal du Mozambique, au large de Madagascar. Mais en 2018, la plus importante secousse sismique jamais enregistrĂ©e dans la rĂ©gion a dĂ©clenchĂ© une enquĂȘte scientifique haletante. Celle-ci a permis de dĂ©couvrir un systĂšme volcanique complexe inĂ©dit un volcan sous-marin de 5 kilomĂštres de diamĂštre et de 800 mĂštres de haut Ă©tait en train de naĂźtre Ă  l’est de Mayotte. De nombreux sites font ainsi l’objet d’une surveillance continue, au sol et par satellite, pour en surveiller l’éruption, la sismicitĂ© et la dĂ©formation associĂ©e. Des campagnes qui continuent de fournir des donnĂ©es prĂ©cieuses pour affiner la comprĂ©hension de ces systĂšmes volcano-tectoniques. Mayotte 2019 Naissance d’un volcan sous-marin au large de Mayotte en 2019 © MAYOBS, CNRS/Ifremer/IPGP/BRMG D’oĂč viennentles roches sĂ©dimentaires ? Archives de l’histoire de l’ocĂ©an, la sĂ©dimentation ocĂ©anique contribue aussi Ă  faire de l’ocĂ©an un puits de carbone essentiel. Les faciĂšs sĂ©dimentaires reflĂštent Ă  la fois la variabilitĂ© des apports qui les constituent et les caractĂ©ristiques du milieu ocĂ©anique oĂč ils se dĂ©posent morphologie, profondeur, courants, salinitĂ©, pH, concentration en CO2
. On peut ainsi distinguer deux grands types d’apports Ă  la sĂ©dimentation ocĂ©anique les apports dĂ©tritiques dus Ă  l’altĂ©ration des continents et la destruction des sols, et les apports d’origine marine liĂ©s Ă  la production biogĂšne dite primaire organismes marins, plancton, microplancton
.Les apports dĂ©tritiques montrent aussi bien la diversitĂ© d’origine et de composition des roches continentales – magmatiques ou sĂ©dimentaires – que les conditions climatiques qui les altĂšrent – formation de sols. Ils sont donc directement reliĂ©s aux diffĂ©rentes zones gĂ©ographiques de climat, Ă  la variation du climat global de la Terre au cours du temps et Ă  la position des continents. Les apports dĂ©tritiques sont principalement et d’abord dĂ©posĂ©s prĂšs des continents par les fleuves, sur les marges. Avec ces apports particulaires silicatĂ©s ou carbonatĂ©s, produits de l’altĂ©ration des roches, les apports de matiĂšres organiques marines et continentales peuvent alors former des roches rĂ©servoirs » de matiĂšres carbonĂ©es, comme le charbon, le pĂ©trole et le gaz, que nous utilisons comme ressources d’énergie. Ces dĂ©pĂŽts se sont formĂ©s Ă  des Ă©poques gĂ©ologiques spĂ©cifiques oĂč les conditions climatiques et la configuration de bassins sĂ©dimentaires favorisaient la prĂ©servation de la matiĂšre organique. Or les ressources carbonĂ©es, outre le fait qu’elles ne sont pas infinies, relĂąchent le CO2 qui y Ă©tait fixĂ© et qui, dans un nouveau cycle, induit actuellement l’érosion et une altĂ©ration accĂ©lĂ©rĂ©e des roches continentales, acidifie les eaux marines, rĂ©chauffe l’atmosphĂšre. Les mĂ©canismes des effets-rĂ©ponses de ce cycle du carbone et leurs consĂ©quences sur nos milieux et nos sociĂ©tĂ©s sont une prĂ©occupation primordiale des recherches sur les processus d’altĂ©ration et la relation continent-ocĂ©an influençant le climat. ChaĂźnon primordial du cycle du carbone, les apports biogĂšnes marins constituent quant Ă  eux la grande part des sĂ©diments ocĂ©aniques formĂ©s loin des cĂŽtes et Ă  plus grande profondeur au-delĂ  du talus continental. À la surface des ocĂ©ans et des mers ouvertes, le plancton et le microplancton sont au dĂ©but de la chaĂźne biologique. On peut distinguer deux grandes familles planctoniques qui formeront les sĂ©diments pĂ©lagiques le plancton carbonatĂ© et le plancton siliceux. Ces deux types se rĂ©partissent en fonction des zones gĂ©ographiques climatiques T° et de la dynamique des grands courants marins couplĂ©s entre surface et profondeur concentration en oxygĂšne et nutriments. Les faciĂšs sĂ©dimentaires pĂ©lagiques carbonatĂ©s calcite et siliceux opale sont le reflet direct des conditions ocĂ©aniques qui ont variĂ© au cours des temps gĂ©ologiques. Ces conditions sont liĂ©es d’abord Ă  la configuration des continents due Ă  l’activitĂ© tectonique et Ă  l’expansion ocĂ©anique avec l’ouverture ou la fermeture de passages entre les ocĂ©ans Atlantique, Pacifique et Indien. La configuration actuelle – depuis environ 15 millions d’annĂ©es – a permis la mise en place du grand systĂšme de courant global, la circulation thermohaline, qui rĂ©git les Ă©changes de chaleur ocĂ©anique et atmosphĂ©rique. La formation des sĂ©diments pĂ©lagiques biogĂšnes est aussi conditionnĂ©e Ă  un autre facteur la prĂ©servation donc le stockage du carbone. La prĂ©servation des tests squelettes », une fois la matiĂšre organique planctonique dĂ©gradĂ©e et recyclĂ©e en surface, est en fonction de la profondeur, du pH et de la concentration en CO2 des masses d’eau profondes. Ces facteurs ont aussi variĂ© au cours du temps. Ainsi la rĂ©partition sur le plancher ocĂ©anique des sĂ©diments biogĂšnes enregistre Ă  la fois le climat de surface et les conditions marines profondes. “ L'Ă©tude des sĂ©diments pĂ©lagiques a permis de caractĂ©riser les grandes variations et les crises brutales climatiques et biologiques Ă  l'Ă©chelle gĂ©ologique ; ils servent Ă©galement de base aux modĂ©lisations des Ă©volutions futures. De grands programmes internationaux de carottages et de forages permettent d'affiner nos connaissances sur les connexions complexes et Ă©troites entre ocĂ©an et atmosphĂšre, donc sur le climat et le cycle du carbone. ” Anne-Marie Karpoff directrice de recherche Ă©mĂ©rite Ă  l’Institut Terre et environnement de Strasbourg zoom surLes prĂ©cieux minĂ©rauxdes fonds ocĂ©aniquesUne autre particularitĂ© de la sĂ©dimentation ocĂ©anique est la formation du faciĂšs dit argiles rouges » et des nodules de manganĂšse, sortes de gros galets qui agrĂšgent les minerais prĂ©sents dans l’eau et dont l’attrait minier a trouvĂ© un regain d’intĂ©rĂȘt pour les mĂ©taux stratĂ©giques qu’ils concentrent. Aux trĂšs grandes profondeurs abyssales, vers 4 500 mĂštres, la sĂ©dimentation change. Les particules biogĂšnes subissent des dissolutions intenses dues aux conditions physicochimiques de fond diminution de la tempĂ©rature, du pH, augmentation en CO2 dissous
 La calcite n’est plus stable. Il ne se dĂ©pose alors qu’une faible quantitĂ© de particules silicatĂ©es et de nouveaux minĂ©raux permettant l’équilibre de la chimie de l’eau de mer des argiles ferrifĂšres et des oxydes. Ces derniers forment les nodules de fer et de manganĂšse riches en nickel Ni, cuivre Cu, cobalt Co, et en CĂ©rium Ce – une terre rare d’intĂ©rĂȘt Ă©conomique. L’intĂ©rĂȘt des nodules a resurgit avec les nouvelles technologies de communication gourmandes en mĂ©taux rares, en particulier pour les pays d’Asie. Les nodules, dont les gisements sont limitĂ©s, ont mis des millions d’annĂ©es Ă  se former et ils abritent un Ă©cosystĂšme et une faune uniques ; une fois ratissĂ©s, il ne resterait sans doute qu’un dĂ©sert sans que l’on connaisse les consĂ©quences sur l’équilibre du milieu ocĂ©anique dans sa globalitĂ©. De nouveaux programmes se sont ouverts sur ces sujets. Les mĂȘmes attraits Ă©conomiques se portent sur les volcans sous-marins et les croĂ»tes cobaltifĂšres. Concombre de mer dans un champ de nodules polymĂ©talliques Les concombres de mer, tel ce Psychropotes longicauda, sont communs sur les zones Ă  nodules du Pacifique Nord Ă©quatorial par 5 500 mĂštres de profondeur. © Campagne Nodinaut 2004 / Ifremer-NAUTILE Comment se formentles minĂ©ralisations ? 70 % de la surface terrestre correspondent Ă  de la croĂ»te ocĂ©anique formĂ©e le long des dorsales sous-marines. À cet endroit, l’interaction entre volcanisme et tectonique est complexe et de nombreux processus y sont actifs ; cette couche de roche saturĂ©e d’eau et traversĂ©e par les gaz chauds en provenance du magma constitue un vĂ©ritable rĂ©acteur chimique dont les volcanologues connaissent mal le fonctionnement. Cheminees hydrothermales du site Lucky Strike SituĂ© Ă  1 700 mĂštres de profondeur, au sommet d’un volcan sous-marin, le champ hydrothermal de Lucky Strike se prĂ©sente sous la forme d’une centaine de sources hydrothermales entourant un ancien lac de lave. © Ifremer / MoMARSAT 2008 Dans ces conditions extrĂȘmes, entre la chaleur du magma des dorsales ocĂ©aniques et la froideur de l’eau de mer profonde, se dĂ©veloppent des Ă©cosystĂšmes autour de zones gĂ©ologiques dĂ©couvertes Ă  la fin des annĂ©es 1970 et explorĂ©es depuis les sources hydrothermales les tout premiers indices gĂ©ochimiques » de l’hydrothermalisme ocĂ©anique ont cependant Ă©tĂ© trouvĂ©s par l’observation des sĂ©diments mĂ©tallifĂšres de la mer Rouge. Cette activitĂ© hydrothermale, avec un transfert d’énergie et de composĂ©s chimiques entre la Terre profonde et les ocĂ©ans, est responsable de la perte d’environ 30 % de la chaleur de la Terre vers l’extĂ©rieur. L’expression la plus spectaculaire de cette circulation hydrothermale dans la croĂ»te ocĂ©anique est la formation des fumeurs noirs. Ces cheminĂ©es sous-marines, chargĂ©es de minuscules particules mĂ©talliques et pouvant atteindre jusqu’à 30 mĂštres de hauteur, Ă©mettent des panaches de plus de 350 °C Ă  l’axe des dorsales ; les fumeurs blancs, de plus basses tempĂ©ratures entre 100 °C et 300 °C, rejĂštent eux du sulfate de calcium. Entre les deux, on trouve toutes les nuances de gris. Chaudes, acides et anoxiques, chargĂ©es en sulfures polymĂ©talliques, ces Ă©missions jouent un rĂŽle clĂ©, par exemple, dans la teneur en fer des ocĂ©ans. La vie se concentre autour de ces cheminĂ©es actives oĂč des micro-organismes survivent. Sans lumiĂšre, ces derniers vont utiliser une Ă©nergie chimique, non pas par photosynthĂšse, mais par chimiosynthĂšse microbienne, pour produire de la matiĂšre organique. Cette matiĂšre organique sera ensuite consommĂ©e par les animaux qui colonisent ces zones Ă  forte productivitĂ©. Aujourd’hui, ces oasis abyssales, fragiles et mĂ©connues, sont particuliĂšrement ciblĂ©es pour les ressources miniĂšres et minĂ©rales qu’elles pourraient reprĂ©senter. Sans que l’on ne mesure, comme pour les nodules polymĂ©talliques, les risques d’une telle exploitation sur les Ă©cosystĂšmes associĂ©s dont, par ailleurs, on connaĂźt mal la capacitĂ© de rĂ©silience. “ La cartographie des fonds ocĂ©aniques est un bon outil de reprĂ©sentation qu’il est important de dĂ©velopper davantage. Les grands points d’interrogation se situent au niveau des fonctions, des interactions et des interdĂ©pendances entre les diffĂ©rentes composantes - l’eau, les roches, la vie et l’atmosphĂšre. Quels sont les transferts, physiques et biologiques, Ă  l'Ɠuvre ? Comment la vie s’organise-t-elle dans les milieux profonds ? Comment vont-ils rĂ©agir au rĂ©chauffement climatique et aux pressions anthropiques ? Nous avons le dĂ©sir et le devoir, en tant que scientifiques, de nous poser ces questions. ” Mathilde Cannat directrice de recherche dans l’équipe de gĂ©osciences marines Ă  l'Institut de physique du globe de Paris IPGP RESSOURCES Swings 3 Sources hydrothermales, Ă  la dĂ©couverte des geysers des mers CNRS Le journal Le puzzle des plaques tectoniques enfin rĂ©solu CNRS Le journal La Terre, un puzzle gĂ©ant? CNRS Le journal Qu'est-ce qui fait danser les continents ? CNRS Le journal Abysses, les alliances des profondeurs CNRS Le journal Exploiter les profondeurs de l'ocĂ©an l CNRS Le journal Comment naissent les ocĂ©ans ? CNRS Le journal Bathyluck09 INSU Entre gĂ©osciences et biologie des observatoires dans les zones hydrothermales sous-marines INSU De l'impact des sources hydrothermales sur l'ocĂ©an de surface CNRS Le journal The Conversation MaĂ«l, 6 ans Comment se sont formĂ©s les ocĂ©ans ? » DĂ©lĂ©gation Centre-Est Le volcan, le savant et le politique CNRS Le journal Quand l'accrĂ©tion ocĂ©anique se fait Ă  la faveur de grandes failles de dĂ©tachement INSU Naissance du volcan sous-marin de Mayotte la plus grande Ă©ruption sous-marine jamais documentĂ©e CNRS comment fonctionnela machine ocĂ©anique ? Depuis plus de 8 000 ans, et la fin de la derniĂšre glaciation, OcĂ©an et atmosphĂšre forment un couple stable. L’un influence l’autre et inversement. L’atmosphĂšre Ă©change en permanence avec l’OcĂ©an chaleur, eau, gaz et Ă©lĂ©ments nutritifs ; en les redistribuant dans tous les ocĂ©ans de la Terre, la circulation des eaux ocĂ©aniques joue le rĂŽle de rĂ©gulateur du climat global. Un fragile Ă©quilibre aujourd’hui menacĂ© ? Un OcĂ©an ou des ocĂ©ans ? L’ocĂ©an n’est pas homogĂšne. À la maniĂšre d’un millefeuille, les eaux marines sont organisĂ©es en couches. Elles circulent les unes au-dessus des autres selon leur densitĂ©, qui est fonction de leur tempĂ©rature et de leur salinitĂ©. On trouve les eaux chaudes et peu salĂ©es en surface ; plus elles sont froides et salĂ©es, plus elles sont denses, et plus elles vont venir former les couches intermĂ©diaires et profondes de l’ocĂ©an. L’ocĂ©an est dynamique. Ouvert, ses immenses volumes d’eau sont brassĂ©s en permanence par les grands courants et les tourbillons marins. Les vents de surface et la rotation de la Terre, via la force de Coriolis, gĂ©nĂšrent des gyres ocĂ©aniques – Pacifique Nord et Sud, Atlantique Nord et Sud, ocĂ©an Indien. Ces gigantesques vortex d’eau, formĂ©s d’un ensemble de courants marins, transportent lentement et dans tous les ocĂ©ans de la planĂšte l’énergie thermique, l’eau, les gaz reçus en surface mais aussi les pollutions d’origine ocĂ©ans transportent de la chaleur de l’équateur vers les pĂŽles par les grands courants de bord ouest, comme le Gulf Stream et le Kuroshio dans l’hĂ©misphĂšre nord, et les courants du BrĂ©sil et des Aiguilles dans l’hĂ©misphĂšre sud. Lorsqu’elles arrivent au niveau de la pointe sud du Groenland et de la NorvĂšge, ces eaux chaudes qui ont traversĂ© l’Atlantique se refroidissent. Devenues beaucoup plus denses, elles sont entraĂźnĂ©es vers le fond et retraversent le bassin atlantique, vers la Floride. Lorsque le point de congĂ©lation est atteint, une partie des eaux se transforme en banquise, rejetant son sel dans les eaux environnantes, ce qui en augmente encore la densitĂ©. Ces eaux froides et salĂ©es, trĂšs denses, plongent par gravitĂ© entre 2 000 et 4 000 mĂštres de fond. Elles forment alors un courant profond qui transporte vers le sud les eaux froides formĂ©es au nord, assurant un transfert profond dans l’Atlantique Nord, du mĂȘme ordre que le transport assurĂ© par les courants de surface. C’est ce phĂ©nomĂšne que dĂ©crit la circulation de retournement circulation mĂ©ridienne de retournement atlantique, AMOC, addition de nombreux courants et tourbillons. Longtemps rĂ©sumĂ© Ă  un tapis roulant » ocĂ©anique, ce terme n’est plus usitĂ© aujourd’hui donnant l’idĂ©e fausse d’un flux unique et continu. AMOC La circulation mĂ©ridienne de retournement atlantique, AMOC, joue un rĂŽle fondamental dans l’absorption du CO2 atmosphĂ©rique. © NASA’s Goddard Space Flight Center Une des contributions majeures – et bien connues – de l’ocĂ©an et de ses courants dans la rĂ©gulation du climat est de transfĂ©rer et mieux rĂ©partir l’excĂ©dent de chaleur solaire reçu Ă  la surface de l’ocĂ©an en profondeur et dans la plupart des rĂ©gions ocĂ©aniques. L’AMOC y contribue largement. Mais ses fluctuations pourraient avoir un impact sur le climat global en affectant les tempĂ©ratures, les prĂ©cipitations, les Ă©vĂ©nements mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes et la biodiversitĂ© qui affecteront Ă  leur tour les sociĂ©tĂ©s humaines. La trĂšs grande Ă©chelle d’AMOC et le peu de donnĂ©es globales disponibles rendent difficile, encore aujourd’hui, l’observation de son Ă©volution. zoom surle Gulf StreamLe Gulf Stream est un courant ocĂ©anique chaud bien connu depuis le XVIe siĂšcle les navigateurs l’empruntaient pour revenir des AmĂ©riques. Jusqu’à l’apparition des premiers satellites, il Ă©tait dĂ©crit comme un flux unique et continu qui circule de la Floride, oĂč il prend naissance, jusqu’en Europe et aux latitudes polaires. Aujourd’hui, on sait que la rĂ©alitĂ© est tout autre si le Gulf Stream est en effet un courant continu et trĂšs intense qui longe la cĂŽte amĂ©ricaine du sud vers le nord sous l’effet de la rotation terrestre faisant partie d’un ensemble plus large appelĂ© gyre atlantique, on sait qu’aprĂšs s’ĂȘtre dĂ©tachĂ© de la cĂŽte au niveau du Cap Hatteras, en Caroline du Nord, il change totalement d’aspect et se dĂ©sintĂšgre en une multitude de tourbillons ocĂ©aniques bien visibles par les satellites. Une partie de ces masses d’eau – environ 20 %, soit Ă  peu prĂšs 20 fois le dĂ©bit de l’Amazone – traverse le bassin atlantique d’ouest en est et poursuit sa route vers le nord, tandis que le reste retourne vers le sud. On retrouve ensuite un courant sud-nord bien identifiĂ© au large de Terre-Neuve, qui se casse Ă  nouveau en petits tourbillons en partant vers le large. Ce n’est donc pas le Gulf Stream qui vient lĂ©cher les cĂŽtes europĂ©ennes, mais AMOC. Sous l’effet du changement climatique, la circulation de retournement atlantique est-elle en train de ralentir ? Les donnĂ©es, rĂ©coltĂ©es sur ces quinze derniĂšres annĂ©es, sont encore insuffisantes pour donner des tendances de long terme. Le ralentissement de l’AMOC dans les cent ans qui viennent est nĂ©anmoins possible, et a peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  commencĂ©. Il est d’ailleurs envisagĂ© par un certain nombre des modĂšles climatiques actuels ; quelques scĂ©narios Ă©voquent mĂȘme l’arrĂȘt total de la circulation de retournement atlantique. Mais si l’AMOC s’arrĂȘte, cela ne sera jamais le cas du Gulf Stream. Ce courant qui longe les cĂŽtes de l’AmĂ©rique est exclusivement liĂ© Ă  la rotation terrestre. Ce n’est pas le cas de l’AMOC, liĂ©e en grande partie au bilan Ă©nergĂ©tique de la Terre et aux circulations d’eaux chaudes et froides entre l’équateur et les pĂŽles. “ Si la circulation ocĂ©anique Ă  trĂšs grande Ă©chelle est relativement bien caractĂ©risĂ©e, la quantification des processus physiques permettant le transfert de carbone entre la couche de surface et les couches plus profondes reste encore largement dĂ©battue. Par exemple, quelle est l’influence de la topographie des ocĂ©ans sur le mĂ©lange ocĂ©anique, celle des vents forts, des tourbillons, ou de dessalures Ă  la surface de l’ocĂ©an et reliĂ©es Ă  la fonte de la glace ou aux panaches des fleuves ? ” Jacqueline Boutin directrice de recherche au Laboratoire d'ocĂ©anographie et du climat expĂ©rimentations et approches numĂ©riques LOCEAN-IPSL Carbone, fer ou oxygĂšne le rĂŽle de l’OcĂ©an dansles cycles des Ă©lĂ©ments Ce stockage repose sur le couplage de deux phĂ©nomĂšnes, l’un physique, l’autre pompe Ă  carbone physique fonctionne grĂące Ă  la solubilitĂ© du CO2 dans l’eau, favorisĂ©e par de basses tempĂ©ratures une partie du carbone prĂ©sent dans l’atmosphĂšre est dissous naturellement Ă  la surface des ocĂ©ans puis une partie est transfĂ©rĂ©e en profondeur par des processus physiques et/ou pompe Ă  carbone biologique repose, elle, sur la photosynthĂšse. À la surface de l’ocĂ©an, vivent des algues microscopiques le phytoplancton. Comme toute plante, ces algues pratiquent la photosynthĂšse elles absorbent du CO2 atmosphĂ©rique et le transforment en matiĂšre organique et en dioxygĂšne O2 grĂące Ă  la lumiĂšre du Soleil. De ce fait, l’ocĂ©an est Ă  l’origine de plus de la moitiĂ© de l’oxygĂšne prĂ©sent dans l’atmosphĂšre. Lorsque ces microalgues meurent, une partie de la matiĂšre organique coule vers le fond de l’ocĂ©an – c’est la “ neige marine ” – entraĂźnant et sĂ©questrant ainsi le carbone dans les profondeurs pour des milliers d’ uniquement dans les couches Ă©clairĂ©es de l’ocĂ©an, le phytoplancton a donc besoin pour survivre de lumiĂšre et de CO2, mais Ă©galement d’un certain nombre d’élĂ©ments nutritifs apportĂ©s, transportĂ©s et transformĂ©s par les ocĂ©ans – comme l’azote, le phosphore ou le fer. D’origine atmosphĂ©rique, hydrothermale ou volcanique, le fer fait par ailleurs l’objet de nombreuses recherches, notamment sur le lien entre les diffĂ©rentes sources de fer, et leur impact sur le cycle du carbone Ă  grande DiatomĂ©e Une diatomĂ©e observĂ©e au microscope Ă©lectronique Ă  balayage MEB avec un grossissement x 2000. L’image est retraitĂ©e et colorisĂ©e avec des couleurs artificielles. © Bertrand REBIERE / ICGM / CNRS PhotothĂšque Enfin, la nature dynamique de l’ocĂ©an lui confĂšre Ă©galement ce rĂŽle fondamental de thermostat planĂ©taire. Mais, en rĂ©ponse au changement climatique, il tend Ă  se stabiliser de plus en plus depuis cinquante ans et Ă  un rythme six fois supĂ©rieur aux estimations passĂ©es. Le rĂ©chauffement des eaux, la fonte des glaciers et le dĂ©rĂšglement des prĂ©cipitations forment une couche Ă  la surface de l’ocĂ©an qui se dĂ©couple des profondeurs comme de l’eau sur de l’huile, cette sĂ©paration limite le mĂ©lange ocĂ©anique et rend l’attĂ©nuation du changement climatique par l’ocĂ©an plus difficile. Par ailleurs, le changement du climat entraĂźne une intensification des vents qui a Ă©paissi la couche de surface de l’ocĂ©an de 5 Ă  10 mĂštres par dĂ©cennie depuis un demi-siĂšcle, rendant plus ardu l’accĂšs vital Ă  la lumiĂšre pour la majoritĂ© de la biodiversitĂ© marine vivant dans cette couche. Dans quelle mesure le changement climatique affecte-t-il l’ocĂ©an et sa capacitĂ© Ă  piĂ©ger une partie des Ă©missions de CO2 anthropiques ? Quels seront les effets sur le cycle global du carbone ? Seules des Ă©tudes continues et sur le temps long permettront d’apporter des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse. MĂ©lange ocĂ©anique SchĂ©ma idĂ©alisĂ© de la structure verticale de l’ocĂ©an mondial la couche de surface est mĂ©langĂ©e par les vents, et absorbe de la chaleur atmosphĂ©rique qui augmente en rĂ©ponse au changement climatique. Pour que l’ocĂ©an joue un rĂŽle d’attĂ©nuation du changement climatique, il faut que cette chaleur soit transmise dans l’ocĂ©an profond, loin de l’atmosphĂšre. Mais l’ocĂ©an se stabilise depuis 50 ans, avec une barriĂšre entre ocĂ©an de surface et ocĂ©an profond de plus en plus difficile Ă  franchir. En parallĂšle, l’intensification des vents approfondie la couche de surface. © Jean-Baptiste SallĂ©e, Locean CNRS/MNHN/IRD/Sorbonne UniversitĂ© RESSOURCES Gulf Stream et circulation de retournement l Bon pote Ne l'appelez plus jamais Gulf Stream l CNRS Le journal Les ocĂ©ans se mĂ©langent beaucoup moins que prĂ©vu sous l'effet du changement climatique CNRS quels liensavec le climat ? Depuis la rĂ©volution industrielle, les activitĂ©s humaines ont mis Ă  mal le fragile Ă©quilibre de la machine ocĂ©anique. Parce qu’ils captent une partie des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre anthropiques, les ocĂ©ans de la planĂšte se rĂ©chauffent, s’asphyxient et s’acidifient. La vitesse de ces changements et leur ampleur sur ces derniĂšres dĂ©cennies rendent ainsi l’avenir du couple OcĂ©an-climat incertain. Et pour cause, chaque variation – de tempĂ©rature ou de salinitĂ© – pourrait entraĂźner de grandes consĂ©quences. Pour tenter de comprendre et de prĂ©voir le rĂŽle de l’OcĂ©an sur le climat de la planĂšte, les scientifiques observent les bouleversements en cours et leurs impacts sur la biodiversitĂ©. Quel est le devenirde la pompe Ă  carbone ? En rĂ©ponse au changement climatique, l’ocĂ©an jusque-lĂ  stable est dĂ©sormais en Ă©volution permanente sans que l’on connaisse encore la vitesse de modification des processus. Est-il proche de la saturation ? La pompe Ă  carbone ocĂ©anique, indispensable Ă  la rĂ©gulation du climat, est-elle en train de s’enrayer ? Peut-on envisager de la manipuler pour en activer ou en intensifier les bĂ©nĂ©fices ?Dans la captation du carbone atmosphĂ©rique, phĂ©nomĂšnes physique et biologique au sein des ocĂ©ans fonctionnent de concert. Mais nous savons dĂ©sormais que c’est uniquement grĂące au processus physique qu’une partie de cet excĂ©dent est absorbĂ©e. La pompe biologique ne contribue pas, elle, Ă  capter les Ă©missions de carbone anthropiques le phytoplancton n’a pas bĂ©nĂ©ficiĂ© de l’excĂšs de CO2 produit par les activitĂ©s humaines et la quantitĂ© de CO2 piĂ©gĂ©e par le processus biologique reste donc inchangĂ©e. Par ailleurs, soumise Ă  de nombreuses variabilitĂ©s naturelles, la pompe biologique implique de multiples paramĂštres que l’on cherche encore aujourd’hui Ă  identifier. Parmi eux, la concentration plus ou moins Ă©levĂ©e de fer dans les 2005 et 2011, les missions Keops-1 et Keops-2 menĂ©es dans les Ăźles Kerguelen, dans l’ocĂ©an Austral, ont permis de dĂ©couvrir que les abords des Ăźles sont trĂšs riches en phytoplancton, contrairement au reste de cet ocĂ©an. Ce bloom », une floraison exceptionnelle, serait due Ă  la prĂ©sence de fer dans l’eau. Les mesures de CO2 dans l’eau de surface ont montrĂ© que la rĂ©gion du bloom est un large puits de CO2. En fertilisant artificiellement une petite zone en fer, les scientifiques ont constatĂ© une augmentation de l’absorption de carbone par le phytoplancton ; leurs mesures indiquent alors que la fertilisation naturelle est 10 Ă  100 fois plus efficace que la fertilisation artificielle. Au cours de la deuxiĂšme mission, les sources de fer sont davantage Ă©tudiĂ©es. RĂ©sultat les apports atmosphĂ©riques sont nĂ©gligeables tandis que les processus de ruissellement, d’apports par les glaciers et les sĂ©diments du plateau sont des sources importantes de fer dissous. Peut-on pour autant injecter du fer dans l’ocĂ©an pour augmenter la quantitĂ© de phytoplancton et activer la pompe biologique ? Dans son sixiĂšme et dernier rapport, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat Giec avance qu’une sĂ©questration nette de CO2 Ă  la place des Ă©missions actuelles sera nĂ©cessaire pour maintenir le rĂ©chauffement global sous la barre des 2 °C. Autrement dit, que des processus biologiques, technologiques et gĂ©ochimiques devront venir renforcer les puits de carbone naturels pour nous permettre de le capter et de le stocker durablement. Faudra-t-il en passer par la hausse de la productivitĂ© de l’ocĂ©an ? Au-delĂ  des questions Ă©thiques que poserait la fertilisation artificielle, venue de la gĂ©o-ingĂ©nierie, ni l’efficacitĂ© en termes de durĂ©e de sĂ©questration de jours Ă  des milliers d’annĂ©es ni les effets secondaires d’une telle manipulation ne sont connus Ă  ce jour. Le changement climatique induit donc de nombreux effets sur le fonctionnement et sur l’équilibre des ocĂ©ans. L’intensification de la stratification liĂ©e au rĂ©chauffement rĂ©duit les apports nutritifs de la couche Ă©clairĂ©e vers les couches profondes de l’ocĂ©an. Le rĂ©chauffement des couches de surface agit, lui, indirectement sur la pompe physique, le carbone se dissolvant moins pour des tempĂ©ratures plus Ă©levĂ©es. Avec un effet identique sur l’oxygĂšne et donc un impact la proportion de zones de haute mer dĂ©pourvues de tout oxygĂšne, au cours des cinquante derniĂšres annĂ©es, a plus que quadruplĂ©. Quant aux sites Ă  faible teneur en oxygĂšne situĂ©s prĂšs des cĂŽtes, y compris les estuaires et les mers fermĂ©es ou semi-fermĂ©es, ils ont Ă©tĂ© multipliĂ©s par 10 depuis 1950. Comment le rĂ©chauffement climatique dĂ©soxygĂ©nise-t-il l’ocĂ©an ? Comme nous, l’ocĂ©an respire l’oxygĂšne dissous O2 provenant de l’atmosphĂšre et produit par le phytoplancton en surface par photosynthĂšse, en mĂȘme temps que le CO2 atmosphĂ©rique est captĂ©. L’oxygĂšne introduit dans l’ocĂ©an est donc essentiel aux Ă©cosystĂšmes ocĂ©aniques et Ă  leur survie. Mais depuis le milieu du XXe siĂšcle, les ocĂ©ans s’asphyxient. Entre 1960 et 2010, on observe une diminution moyenne – et constante – de la teneur en oxygĂšne ocĂ©anique de plus de 2 %, avec des estimations variant largement entre les bassins ocĂ©aniques, les zones cĂŽtiĂšres et les eaux profondes. D’ici la fin du siĂšcle, la dĂ©soxygĂ©nation pourrait atteindre de 1 % Ă  7 % du stock ocĂ©anique actuel selon les rĂ©gions. Principale cause de ces bouleversements le rĂ©chauffement climatique. Il affecte la solubilitĂ©, mais surtout la stratification qui s’oppose au mĂ©lange avec les eaux oxygĂ©nĂ©es de surface, Ă  la maniĂšre d’un couvercle, ainsi que les taux de respiration ocĂ©aniques. Carte de la dĂ©soxygĂ©nation des ocĂ©ans Cette carte montre la rĂ©partition des concentrations minimales d’oxygĂšne O2 dans l’ocĂ©an en ÎŒmol/litre faisant apparaĂźtre les OMZs en bleu-gris foncĂ©, avec les sites cĂŽtiers oĂč des Ă©vĂ©nements hypoxiques ont Ă©tĂ© reportĂ©s points orange. D’aprĂšs Paulmier 2017. L’oxygĂ©nation ocĂ©anique comprend elle aussi un volet physique et biologique. Physique par les Ă©changes atmosphĂ©riques avec la dissolution de l’oxygĂšne dans l’ocĂ©an, puis par son transfert de la surface vers l’ocĂ©an profond. Biologique car le phytoplancton produit de l’oxygĂšne grĂące Ă  la photosynthĂšse dans la couche de surface Ă©clairĂ©e. En descendant vers l’obscuritĂ© des profondeurs, la photosynthĂšse diminue. En consĂ©quence, les eaux de surface contiennent gĂ©nĂ©ralement de fortes concentrations d’oxygĂšne. Mais durant la photosynthĂšse, le phytoplancton va Ă©galement produire de la matiĂšre organique vivante le phytoplancton, lui-mĂȘme suivi de la chaĂźne des brouteurs, le zooplancton, puis des autres prĂ©dateurs et inertes dĂ©jections et carcasses des organismes une fois morts. Ces particules de matiĂšre organique vont chuter dans les couches d’eau intermĂ©diaires et profondes et ĂȘtre dĂ©gradĂ©es et recyclĂ©es en nutriments en produisant du CO2, mais en consommant Ă©galement de l’oxygĂšne, essentiellement par les bactĂ©ries. Une autre partie de l’oxygĂšne va ĂȘtre consommĂ©e par la respiration des organismes marins lors de l’utilisation de la matiĂšre organique pour leur nutrition et rejetant Ă©galement du rĂ©gule ainsi les grands cycles des Ă©lĂ©ments nutritifs azote et phosphore, indispensables au maintien et au dĂ©veloppement des Ă©cosystĂšmes ocĂ©aniques, ainsi que le cycle du carbone et ses mĂ©canismes de sĂ©questration. Lorsque la consommation d’O2 est importante, les eaux peuvent ĂȘtre trĂšs appauvries en oxygĂšne on parle dans ce cas d’hypoxie il existe diffĂ©rents niveaux de dĂ©soxygĂ©nation, allant de l’hypoxie Ă  l’anoxie, Ndlr. La teneur en oxygĂšne dissous devient critique, passant sous le seuil de 63 ”mol/l env. 25 % de saturation et la composition de l’écosystĂšme poissons, mollusques, invertĂ©brĂ©s commence Ă  ĂȘtre affectĂ©e par une mortalitĂ© les zones de haute mer, le changement des concentrations en oxygĂšne, en favorisant le dĂ©veloppement de bactĂ©ries anaĂ©robies ou semi-anaĂ©robies, modifie Ă©galement la composition de l’ocĂ©an. La croissance des bactĂ©ries anaĂ©robies, qui ne consomment pas l’oxygĂšne contenu dans les couches d’eau profonde, peut ainsi dĂ©clencher le rejet de substances chimiques dangereuses telles que le protoxyde d’azote, ce gaz hilarant Ă©tant un gaz Ă  effet de serre jusqu’à 300 fois plus puissant que le dioxyde de carbone et intervenant dans la destruction de la couche d’ozone stratosphĂ©rique qui protĂšge la vie contre les UVB, et le sulfure d’hydrogĂšne, gaz Ă  l’odeur d’Ɠuf pourri trĂšs toxique. Si certaines espĂšces peuvent effectivement prospĂ©rer dans ces ” zones mortes ” ou zones minimales d’oxygĂšne ZMO, il n’en est pas de mĂȘme pour la biodiversitĂ© dans son dĂ©soxygĂ©nation dans les zones cĂŽtiĂšres est, elle, induite par des charges accrues de nutriments et de matiĂšre organique – c’est le phĂ©nomĂšne d’eutrophisation souvent liĂ©es aux activitĂ©s humaines comme les rejets d’élĂ©ments nutritifs et autres effluents. Les algues prolifĂšrent et lorsqu’elles meurent et se dĂ©composent, consomment Ă©normĂ©ment d’oxygĂšne. La teneur en oxygĂšne dans ces zones est Ă©galement influencĂ©e par les effets du changement climatique, Ă  l’échelle rĂ©gionale, Ă  travers les prĂ©cipitations et les vents. LĂ  oĂč les prĂ©cipitations augmentent et/ou les vents diminuent, la stratification tend Ă  augmenter, tandis que l’inverse est prĂ©vu dans les rĂ©gions oĂč les prĂ©cipitations diminuent et/ou les vents s’ mettre un terme Ă  ce dĂ©clin, il est nĂ©cessaire de s’attaquer aux causes en rĂ©duisant de façon drastique les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre et l’utilisation d’engrais agricoles. Pour prĂ©venir les impacts de cette dĂ©soxygĂ©nation, il est Ă©galement nĂ©cessaire d’amĂ©liorer la surveillance des teneurs en oxygĂšne Ă  travers le monde, facteur permettant de reflĂ©ter l’état de santĂ© des Ă©cosystĂšmes. Enfin, favoriser la crĂ©ation d’aires marines protĂ©gĂ©es ou de zones de pĂȘche interdite prĂ©cisĂ©ment dans les zones oĂč la faune se rĂ©fugie pour Ă©chapper Ă  la baisse d’oxygĂšne dans son habitat d’origine. “ Dans le cycle de l’oxygĂšne, d’infimes variations peuvent entraĂźner de grandes consĂ©quences, localement sur la biodiversitĂ© et globalement sur le climat, du fait de nombreuses rĂ©troactions. Si l’on commence Ă  dĂ©celer les bouleversements en cours, il reste de nombreuses zones d’ombre ; la consommation d’oxygĂšne reste Ă  explorer, ainsi que les impacts de la dĂ©soxygĂ©nation sur les Ă©quilibres biogĂ©ochimiques de notre planĂšte. Il nous faut poursuivre et amĂ©liorer les mesures, en particulier vers les concentrations ultra-faibles, pour franchir de nouvelles frontiĂšres de la connaissance. ” AurĂ©lien Paulmier chercheur au Laboratoire d'Ă©tudes en gĂ©ophysique et ocĂ©anographie spatiales LEGOS Quel est l’impactde la fonte des glacessur la pompe Ă  carbone ? Sentinelles du climat, les rĂ©gions polaires sont aujourd’hui au cƓur des changements 1994 et 2017, la planĂšte a perdu 28 000 milliards de tonnes de glace. AlimentĂ©e par le rĂ©chauffement climatique, cette fonte, inexorable, prend diffĂ©rentes formes. La disparition des glaciers et des calottes glaciaires participe directement Ă  la hausse du niveau de la mer partout sur la planĂšte – contrairement Ă  la fonte de la banquise, constituĂ©e d’eau de mer le rĂ©chauffement des pĂŽles a aussi une multitude d’effets sur le climat global Ă  travers les courants marins ou la circulation atmosphĂ©rique, fortement dĂ©pendants de ce qu’il se passe dans les rĂ©gions froides. Pour les scientifiques, l’ocĂ©an Austral est un laboratoire Ă  ciel ouvert. RĂ©gion clĂ© du climat, cet immense ocĂ©an 25 Ă  30 % de la superficie de tous les ocĂ©ans du monde est l’un des puits de carbone ocĂ©anique les plus efficaces une superpompe Ă  carbone et Ă  chaleur qui capte prĂšs de 40 % des Ă©missions sĂ©questrĂ©es par l’ensemble des ocĂ©ans. Au cƓur de cet immense courant qu’est la circulation thermaline, il transporte la chaleur et les Ă©lĂ©ments chimiques d’un bout Ă  l’autre de la planĂšte, ce qui en fait un hub » entre les 3 autres ocĂ©ans pour les nutriments. Ses tempĂ©ratures glaciales augmentent la dissolution du CO2 ; les 40e rugissants, 50e hurlants, 60e dĂ©ferlants, ces vents violents que l’on croise dans l’ocĂ©an Austral mĂ©langent trĂšs rapidement les lourdes et denses car plus salĂ©es eaux de surface, avec celles en profondeur, entraĂźnant le CO2 au fond des ocĂ©ans. zoomFonte des glaces etdĂ©soxygĂ©nationLa fonte des glaces induit une augmentation de la stratification des ocĂ©ans. L’eau douce ou moins salĂ©e et donc plus lĂ©gĂšre en surface, se mĂ©lange plus difficilement avec l’eau plus salĂ©e et plus lourde en subsurface. Ainsi, moins de gaz dissous, CO2 comme O2, sont amenĂ©s Ă  ĂȘtre introduits dans l’ocĂ©an. En plus des effets de changement de circulation notamment thermohaline, la fonte des glaces pourrait amplifier l’effet de la dĂ©soxygĂ©nation. Cela reste encore Ă  Ă©tudier et Ă  prouver parce qu’il est aussi dangereux et difficile d’accĂšs, l’ocĂ©an Austral est encore largement mĂ©connu. C’est pourtant lĂ , dans ce milieu extrĂȘme et isolĂ©, que l’on observe comme nulle part ailleurs les effets du changement climatique. Les Terres australes et antarctiques françaises TAAF – comprenant l’archipel Crozet, l’archipel Kerguelen, les Ăźles Saint-Paul et Amsterdam, la terre AdĂ©lie en Antarctique, et les Ăźles Éparses – font figure de terrains de recherche et d’exploration uniques au monde. C’est aujourd’hui l’une des plus grandes aires marines protĂ©gĂ©es au monde ; c’est Ă©galement lĂ  que l’on observe l’une des fontes les plus rapides de glaciers la calotte Cook, dans les Ăźles glacier pourrait bien disparaĂźtre d’ici la fin du siĂšcle. Ce phĂ©nomĂšne est dĂ» Ă  deux principales est globale sous l’effet du changement climatique, la rĂ©gion se rĂ©chauffe, l’ocĂ©an aussi, en surface comme en plus locale on observe une baisse considĂ©rable des prĂ©cipitations et la calotte peine Ă  se l’instant, les observations laissent penser que la pompe Ă  carbone et Ă  chaleur de l’ocĂ©an Austral est intacte. Mais parce qu’il absorbe plus de carbone que les autres, il s’acidifie Ă©galement plus rapidement. Parce qu’il se rĂ©chauffe aussi, la tempĂ©rature de l’eau risque de rĂ©duire la solubilitĂ© du gaz. La capacitĂ© future de l’ocĂ©an Ă  remplir son rĂŽle de thermostat global se joue en partie ici. RESSOURCES Comment le fer influence la pompe Ă  carbone de l'ocĂ©an CNRS Le journal En mission dans le plus grand courant ocĂ©anique du monde CNRS Le journal Les experts du climat CNRS Le journal L'ocĂ©an, puits de carbone Ă  l'avenir incertain INSU Antarctique l'ocĂ©an se refroidit en surface, mais se rĂ©chauffe en profondeur CNRS Pourquoi le niveau de la mer augmente avec le rĂ©chauffement climatique ? I Insu Impact du changement climatique sur les glaciers I INSU L'Antarctique va-t-il atteindre un point de bascule ? I INSU L’oxygĂšne et l’ocĂ©an. L’ocĂ©an Ă  dĂ©couvertsous la direction d’Agathe Euzen, Françoise Gaill, Denis Lacroix et Philippe Cury CNRS Éditions, 2017, 350p que sait-on desespĂšces qui y vivent ? Les mondes sous-marins ont longtemps nourri l’imaginaire avec leurs crĂ©atures Ă©tranges, presque effrayantes. Parce que leur exploration est rĂ©cente et qu’ils sont toujours difficiles d’accĂšs, les espĂšces qui les habitent restent encore aujourd’hui mĂ©connues. Parce que les milieux marins sont aussi riches en ressources, ils sont dĂ©sormais largement – et de plus en plus – exploitĂ©s par l’humanitĂ©, mettant en pĂ©ril les Ă©cosystĂšmes et faisant peser de nouvelles menaces pour les populations humaines. La biodiversitĂ© marineun ocĂ©an d’incertitudes S’il n’existe pas de dĂ©finition qui fasse vĂ©ritablement consensus, on entend par biodiversitĂ© la diversitĂ© du vivant Ă  toutes ses Ă©chelles la diversitĂ© des Ă©cosystĂšmes c’est-Ă -dire les relations et les interactions entre les espĂšces et leur environnement, la diversitĂ© des espĂšces soit la variĂ©tĂ© d’espĂšces au sein d’un Ă©cosystĂšme, et la diversitĂ© gĂ©nĂ©tique au sein mĂȘme des espĂšces une variabilitĂ© intra spĂ©cifique cruciale dans leur adaptation et leur rĂ©silience. Ce concept souligne la richesse incroyable des formes de vie, mais il peut inclure aussi d’autres dimensions comme l’abondance biomasse, les spĂ©cificitĂ©s locales endĂ©misme, et l’intĂ©rĂȘt ou l’empathie pour certaines espĂšces ou espaces naturels patrimoine.Longtemps supposĂ© ĂȘtre dĂ©sertique et plat au-delĂ  de ses couches de surface, l’ocĂ©an abrite des millions d’espĂšces, vĂ©gĂ©tales comme animales, des virus et des bactĂ©ries Ă  la macrofaune marine ; on estime que prĂšs de 90 % des espĂšces marines restent Ă  dĂ©couvrir. Au fil des expĂ©ditions scientifiques et depuis prĂšs de deux siĂšcles, cet immense rĂ©servoir du vivant continue de rĂ©vĂ©ler petit Ă  petit une partie de ses richesses. Une partie seulement puisque les connaissances que l’on en a restent parcellaires et les contraintes pour y accĂ©der toujours fortes. Les robots et les engins, et plus largement le dĂ©ploiement de nouvelles technologies d’exploration, ne permettent pas Ă  eux seuls de repousser les frontiĂšres de la connaissance sur la biodiversitĂ© marine. S’ils favorisent sa visualisation, notamment dans les grands fonds, les observations, l’échantillonnage et les expĂ©ditions naturalistes sont encore nĂ©cessaires, voire indispensables. Naviguant dans des zones oĂč la biodiversitĂ© n’est pas encore connue, ce type d’expĂ©ditions permet d’inventorier et de dĂ©busquer les espĂšces mais aussi de fournir les rĂ©fĂ©rences pour les approches indirectes comme la visualisation ou l’ADN en accĂ©lĂ©rer l’inventaire, les scientifiques disposent de ce nouvel outil l’ADN environnemental. L’explosion de la puissance de sĂ©quençage gĂ©nĂ©tique ces derniĂšres annĂ©es a permis de s’en servir au milieu de l’ocĂ©an. On prĂ©lĂšve aujourd’hui des Ă©chantillons dans les couches photique, aphotique lĂ  oĂč la lumiĂšre est suffisante ou non pour permettre la photosynthĂšse, et les couches sĂ©dimentaires profondes de l’ocĂ©an pour y rechercher des traces d’ADN. L’eau est filtrĂ©e avant de sĂ©quencer les gĂšnes qui s’y trouvent et de les attribuer aux espĂšces ou lignĂ©es connues une technique aussi appelĂ©e barcoding. Cette mĂ©thode permet ainsi de mesurer l’ampleur de l’inconnu car une bonne partie de ce que l’on sĂ©quence n’est pas rĂ©pertoriĂ© dans les bases de donnĂ©es gĂ©nĂ©tiques. L’analyse de l’ADN environnemental a aussi d’autres finalitĂ©s c’est un outil prĂ©cieux pour repĂ©rer des espĂšces rares ou des espĂšces invasives pendant les stades prĂ©coces d’une invasion biologique. “ Il est nĂ©cessaire de continuer Ă  explorer, in situ, de nouvelles zones, d’aller lĂ  oĂč la biodiversitĂ© se fait discrĂšte, et d'Ă©chantillonner les ocĂ©ans pour dĂ©crire de nouvelles espĂšces. On ne protĂšge que ce que l’on connaĂźt et ce que l’on comprend. ” Sarah Samadi chercheuse dans l’équipe Exploration, espĂšces et Ă©volutionĂ  l’Institut de SystĂ©matique, Ă©volution, biodiversitĂ© ISYEB, professeure au MNHN zoom surle cƓlacanthePour comprendre l’histoire et la complexitĂ© du vivant au sein des ocĂ©ans, il existe aussi le registre fossile. Le cƓlacanthe, aujourd’hui en danger critique d’extinction, est une espĂšce emblĂ©matique. Ce poisson que l’on pensait Ă©teint depuis la fin du CrĂ©tacĂ© – il y a plus de 70 millions d’annĂ©es – a refait son apparition » en 1938 au large de l’Afrique du Sud, dans l’ocĂ©an Indien. Mesurant jusqu’à 2 mĂštres pour 110 kilos, vivant jusqu’à 100 ans, le cƓlacanthe est lui bien rĂ©pertoriĂ© dans le registre fossile. Cette redĂ©couverte inattendue lui a valu le titre sĂ©duisant mais trompeur de “ fossile vivant ”. Il existe d’autres groupes que l’on connaĂźt surtout sous leur forme fossile et dont on a dĂ©couvert bien plus tard les formes apparentĂ©es actuelles, comme les crinoĂŻdes pĂ©donculĂ©es. Au-delĂ  du mythe, on sait dĂ©sormais qu’il n’existe pas forcĂ©ment de corrĂ©lation directe entre la divergence molĂ©culaire observĂ©e et l’évolution de l’aspect extĂ©rieur de l’espĂšce considĂ©rĂ©e. L’idĂ©e que l’évolution des espĂšces serait plus lente au sein des ocĂ©ans est un biais de perception. Si les organismes apparaissent ralentis dans leurs mĂ©tabolismes, il n’en est rien de leurs processus Ă©volutifs l’OcĂ©an n’est pas le “ frigo ” de l’évolution. Fossile d’un jeune cƓlacanthe Fossile d’un jeune cƓlacanthe, datant de plus de 300 millions d’annĂ©es, issu des collections du MusĂ©um national d’histoire naturelle MNHN. © Cyril FRESILLON/MNHN/CNRS PhotothĂšque Comment les espĂšcesmarines Ă©voluent-elles ? L’évolution est un processus dynamique. Pour Pierre-Henri Gouyon, biologiste au MusĂ©um national d’histoire naturelle, qui reprend une citation d’Albert Einstein, l’évolution est comme une bicyclette il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre. Autrement dit, c’est parce que ça bouge que ça tient. Et de fait, sur terre comme en mer, il existe diffĂ©rentes forces Ă©volutives la mutation, la sĂ©lection, la migration ou encore la dĂ©rive de la nourriture, se reproduire, se dĂ©placer, rĂ©sister Ă  la pression ou survivre au froid
 Au cours des temps gĂ©ologiques, la plupart des espĂšces marines ont dĂ©veloppĂ© de formidables capacitĂ©s d’adaptation, de coopĂ©ration, de symbiose. Les scientifiques cherchent aujourd’hui Ă  mieux comprendre les moteurs de cette Ă©volution. Mais aux pressions de sĂ©lection naturelle, s’ajoutent dĂ©sormais de nouvelles contraintes environnementales. Les pollutions, la surexploitation, les invasions biologiques, le changement climatique et la propagation de maladies sont autant de menaces qui affectent la rĂ©partition et l’abondance des espĂšces marines ainsi que les interactions entre espĂšces et environnement. Ces menaces bouleversent aujourd’hui certains processus d’évolution naturelle pour ne pas disparaĂźtre, elles doivent s’adapter. Les facteurs de cette marche forcĂ©e vers l’adaptation, accroissant la vulnĂ©rabilitĂ© des Ă©cosystĂšmes face aux tempĂȘtes ou face aux espĂšces invasives, sont multiples. Les Ă©pidĂ©mies marines restent, elles, globalement encore trĂšs mal connues. Les chercheurs formulent l’hypothĂšse que le trafic maritime et l’aquaculture pourraient favoriser le transport et la propagation de maladies, de pathogĂšnes et de parasites, en Ă©tablissant des connectivitĂ©s entre des communautĂ©s d’espĂšces. À l’image du cancer transmissible de la moule, une maladie europĂ©enne ancienne que l’on retrouve aujourd’hui jusqu’en AmĂ©rique du Sud et dont la mortalitĂ© est relativement faible une prĂ©valence de 1 % qui monte avec le trafic Ă  2 % Ă  3 %. La surpĂȘche est la principale menace selon l’IPBES 2019. On estime aujourd’hui que 30 Ă  40 % des espĂšces de poissons sont surexploitĂ©es. Et ce chiffre est sous-estimĂ© car cela concerne uniquement les poissons pour lesquels une Ă©valuation des stocks a Ă©tĂ© faite. Elle entraĂźne ainsi des disparitions locales d’espĂšces et dĂ©sĂ©quilibre le rĂ©seau trophique – la chaĂźne alimentaire. Le fret maritime engendre lui pollution chimique et sonore. Son dĂ©veloppement portuaire peut notamment affecter l’architecture du littoral. À cela s’ajoute le changement climatique. La hausse des tempĂ©ratures induit des comportements variables selon les espĂšces. Certaines s’y adaptent, d’autres migrent vers les pĂŽles ou vers de nouvelles zones, au risque d’entraĂźner de nouvelles concurrences entre les espĂšces. Les espĂšces invasives, qui peuvent ĂȘtre aussi charriĂ©es et introduites accidentellement par les navires et les bateaux de plaisance, reprĂ©sentent ainsi un risque pour la biodiversitĂ© et le fonctionnement des Ă©cosystĂšmes. Elles peuvent ĂȘtre aussi Ă  l’origine de mĂ©tissage biologique, comme pour la moule des docks, gĂ©nĂ©rant de la nouveautĂ© gĂ©nĂ©tique au sein d’une espĂšce. Étude de la dynamique de colonisation d’espĂšces marines envahissantes non indigĂšnes Les espĂšces envahissantes reprĂ©sentent un risque pour la biodiversitĂ© et le fonctionnement des Ă©cosystĂšmes. Les cargos et les navires de plaisance seraient responsables de 70 % des invasions en milieu marin. © Wilfried THOMAS/CNRS PhotothĂšque zoomDans les ports,s’hybrider pour s’adapterLieux de mĂ©tissage biologique, plaques tournantes Ă©pidĂ©miologiques, les zones portuaires font figure de pots-pourris » pour les espĂšces natives et invasives. Et donnent Ă  voir des cas uniques d’évolution induite par les activitĂ©s anthropiques. Par le trafic maritime, des espĂšces provenant du monde entier ont Ă©tĂ© introduites dans les ports avec un rythme de plus en plus soutenu. Ces introductions et dispersions par les navires crĂ©ent aussi des rencontres inattendues entre espĂšces diffĂ©rentes. Lorsque les espĂšces ou les lignĂ©es peuvent s’hybrider, Ă©mergent dans les ports des populations mĂ©tissĂ©es. C’est le cas d’une variĂ©tĂ© mĂ©diterranĂ©enne de moules, Mytilus galloprovincialis, qui s’est hybridĂ©e avec l’espĂšce atlantique, Mytilus edulis, pour donner une variĂ©tĂ© que l’on rencontre uniquement dans les grands ports de commerce la moule des docks ». De façon surprenante, cette variĂ©tĂ© totalement mĂ©tissĂ©e tout son gĂ©nome est hybridĂ© reste circonscrite aux zones portuaires. Quelles sont les consĂ©quences que l’hybridation pourrait avoir pour les populations naturelles ? Les chercheurs se penchent sur la question. À gauche au Croisic, on observe un hotspot de prĂ©valence de cancer transmissible de la moule © Nicolas BierneÀ droite Moules des docks © HĂ©lĂšne Cochet D’autres encore disparaissent, comme certains coraux qui peuvent blanchir et mourir par rupture de la symbiose avec les algues unicellulaires qu’ils abritent. L’acidification de l’OcĂ©an, causĂ©e par la hausse du carbone dissous dans les ocĂ©ans, affecte, elle, les espĂšces marines qui ont un squelette ou une coque calcaire. Enfin, l’artificialisation des espaces, comme sur les littoraux, et la perte d’habitat naturel altĂšrent les conditions de vie locales de ces espĂšces cĂŽtiĂšres. Les fonds marins ne sont pas Ă©pargnĂ©s avec les projets d’exploitation des ressources minĂ©rales profondes qui nĂ©cessitent de rĂ©colter sur le plancher ocĂ©anique nodules et sĂ©diments, sur des profondeurs de plusieurs dizaines de centimĂštres, dĂ©truisant ainsi toute la faune, sans distinction. “ Il nous faut aller encore plus loin pour mieux comprendre le processus de spĂ©ciation, ce moteur de la diversification qui gĂ©nĂšre de la biodiversitĂ©, et l’hybridation qui pourrait permettre une adaptation rapide des espĂšces face aux changements environnementaux. Pour mieux comprendre aussi comment on peut aider » les espĂšces Ă  s’adapter, sĂ©lectionner les espĂšces les plus rĂ©silientes, aider les espĂšces qui dispersent peu Ă  migrer vers les rĂ©gions qui leur sont/seront favorables, et mieux comprendre les effets positifs et nĂ©gatifs du mĂ©tissage. Il y a toutefois un fort dĂ©lai entre la recherche, qui se fait sur le temps long, par rapport Ă  la vitesse actuelle de l’érosion du vivant. Si les extinctions sont et seront irrĂ©versibles, on modifie Ă©galement la trajectoire Ă©volutive des populations de façon irrĂ©versible. La maniĂšre la plus efficace de rĂ©pondre Ă  la crise de la biodiversitĂ© est de stopper les facteurs qui l’abĂźment, et ces facteurs nous ne les connaissons que trop bien dĂ©jĂ . ” Nicolas Bierne directeur de recherche Ă  l'Institut des sciences de l'Ă©volution de Montpellier ISEM au sein du dĂ©partement GĂ©nome-PhĂ©nome-Environnement OcĂ©ans rĂ©servoir de biodiversitĂ© La surface de la Terre est recouverte environ Ă  70,8 % par les ocĂ©ans. Ce formidable rĂ©servoir de biodiversitĂ© abrite des millions d’espĂšces. Trois chercheurs, Gilles Le Boeuf, Nadine Le Bris et Nathalie Niquil nous exposent les impacts du dĂ©rĂšglement climatique sur l’environnement marin.© CNRS Images Comment protĂ©ger etprĂ©server la biodiversitĂ© ? L’ours blanc est l’une des icĂŽnes les plus charismatiques des campagnes de protection de la biodiversitĂ©. Si sa mĂ©diatisation a pu le favoriser sur le plan des efforts de conservation, il reste aujourd’hui vulnĂ©rable. Victime du rĂ©chauffement climatique avec la fonte de la banquise, il est largement menacĂ© et pourrait disparaĂźtre du pĂŽle Nord d’ici la fin du siĂšcle. Les exemples de ces animaux stars » sont lĂ©gion, sans que l’on obtienne de rĂ©sultats probants de prĂ©servation ni sur l’espĂšce elle-mĂȘme ni sur la protection de l’ensemble de la biodiversitĂ©. Quels sont les outils et les leviers d’actions pour enrayer l’érosion de la biodiversitĂ© marine ?L’un des outils de prĂ©servation des milieux marins notamment cĂŽtiers les plus efficaces reste aujourd’hui les Aires marines protĂ©gĂ©es AMP. Les AMP permettent de limiter et rĂ©guler les activitĂ©s humaines qui s’exercent sur une seule zone, pour la sauvegarde et la croissance des espĂšces prĂ©sentes. Au niveau international, l’engagement fut pris d’ici 2020 d’arriver Ă  10 % d’AMP sur l’ensemble des ocĂ©ans. Un nouvel objectif mondial a Ă©tĂ© fixĂ© Ă  30 % pour 2030. Mais la rĂ©alitĂ© derriĂšre ces prises de positions est Ă  nuancer les degrĂ©s et les niveaux de protection peuvent varier, des plus restrictives Ă  de trĂšs faibles niveaux de rĂšglementation. Aujourd’hui, si 8 % de la surface des ocĂ©ans est classĂ©e en AMP, seules un tiers ont Ă©tĂ© effectivement mises en place. Pour ce qui est de la France, environ 60 % du bassin mĂ©diterranĂ©en est couvert par des AMP, mais moins de 0,1 % sous protection intĂ©grale ou haute. De fait, les scientifiques ont cherchĂ© Ă  Ă©tablir de plusieurs maniĂšres l’efficacitĂ© de telles mesures de protection aprĂšs et avant la mise en place d’AMP, par des Ă©tudes in situ en comptant le nombre et la taille des poissons, par la richesse du milieu en espĂšces, en comparant les pĂȘches proches et loin d’une AMP, par des enquĂȘtes auprĂšs des populations, etc. et des mĂ©ta-analyses selon le niveau de protection des AMP. Le constat n’est pas surprenant seuls les niveaux les plus Ă©levĂ©s de protection et de rĂ©gulation, associĂ©s Ă  une bonne surveillance des milieux, une acceptation et la participation des populations locales, montrent des bĂ©nĂ©fices significatifs sur les de la rĂ©glementation des pressions anthropiques, d’autres mesures de protection de la biodiversitĂ©, locales et spĂ©cifiques, ont Ă©tĂ© mises en Ɠuvre. Il s’agit de solutions basĂ©es sur la nature et qui reposent sur la restauration des Ă©cosystĂšmes, plus particuliĂšrement l’habitat cĂŽtier comme les dunes, les mangroves, les herbiers marins ou les rĂ©cifs. En effet, ils assurent Ă©galement des services Ă©cosystĂ©miques irremplaçables, limitant l’érosion cĂŽtiĂšre, sĂ©questrant le carbone et servant de zone tampon face aux cyclones et aux tsunamis. Cinq cents millions de personnes dĂ©pendent directement de la bonne santĂ© de ces Ă©cosystĂšmes cĂŽtiers, soit 8 % de la population mondiale. Quels sont les enjeux spĂ©cifiquesdans les zones intertropicaleset les territoires d’outre-mer ? RĂ©cifs coralliens, herbiers marins et mangroves sont emblĂ©matiques des menaces qui pĂšsent sur la biodiversitĂ© marine. La dĂ©gradation de ces Ă©cosystĂšmes menace aussi directement les activitĂ©s Ă©conomiques liĂ©es Ă  ces rĂ©gions. La France, deuxiĂšme domaine maritime mondial, dĂ©tient 10 % des rĂ©cifs coralliens mondiaux prĂ©sents essentiellement dans les outre-mer français. Elle s’est engagĂ©e Ă  en protĂ©ger 75 % d’ici Ă  2021, 100 % d’ici Ă  2025. Selon le ministĂšre de l’Écologie, en 2020, 67 % des rĂ©cifs coralliens d’outre-mer sont inclus dans le pĂ©rimĂštre d’une milieu tropical, la connectivitĂ© Ă©cologique entre mangroves, herbiers et rĂ©cifs coralliens est importante. Ces Ă©cosystĂšmes s’apportent des bĂ©nĂ©fices mutuels les mangroves font office de nurserie pour les juvĂ©niles, elles jouent un rĂŽle dans le recyclage des Ă©lĂ©ments nutritifs, la rĂ©gulation des maladies et limitent la turbiditĂ© qui retient la lumiĂšre de l’eau ; les herbiers sont des zones d’alimentation pour les poissons et piĂšgent les sĂ©diments ; les rĂ©cifs coralliens cassent l’énergie des vagues la houle, et abritent de nombreuses espĂšces cĂŽtiĂšres, comme les poissons et de nombreux invertĂ©brĂ©s. La surpĂȘche, les sources de pollutions, les Ă©vĂ©nements extrĂȘmes fortes houles, cyclones, Ă©pisodes El Niño, anomalies de tempĂ©rature et maladies, l’acidification des ocĂ©ans et d’autres pressions locales liĂ©es aux activitĂ©s humaines affectent ces Ă©cosystĂšmes. Le changement climatique, conjuguĂ© Ă  l’augmentation de la frĂ©quence et de l’intensitĂ© des Ă©vĂ©nements extrĂȘmes rĂ©duisent le temps de rĂ©gĂ©nĂ©ration entre deux Ă©vĂ©nements. PrĂ©lĂšvement de sĂ©diments dans la mangrove du Moule, en Guadeloupe © CNRS PhotothĂšque Pour exemple, les coraux qui abritent et vivent en symbiose avec des microalgues, les zooxanthelles, leur donnent cette panoplie de couleurs. Sous l’effet d’anomalies de tempĂ©rature de l’eau, les coraux expulsent ces algues vitales. S’ils peuvent rĂ©cupĂ©rer suite Ă  ces Ă©pisodes de blanchissement, leur prolongement et leur rĂ©pĂ©tition entraĂźnent des extinctions locales massives. Toutefois, l’état des rĂ©cifs inventoriĂ©s en outre-mer français est relativement bon. Selon l’Initiative française pour les rĂ©cifs coralliens Ifrecor 70 % sont en bon Ă©tat ; 21 % dĂ©gradĂ©s ; 9 % trĂšs dĂ©gradĂ©s. Mais les rapports successifs de l’IPBES Plateforme intergouvernementale sur la biodiversitĂ© et les services Ă©cosystĂ©miques et du Giec dressent un bilan plus alarmant Ă  l’échelle mondiale un tiers des coraux des rĂ©cifs sont aujourd’hui menacĂ©s. Leur dĂ©clin pourrait s’élever de 70 Ă  90 % si le rĂ©chauffement est de 1,5 °C, de plus de 99 % s’il est de 2 °C. Quant aux herbiers marins du globe, 30 % ont d’ores et dĂ©jĂ  disparu depuis la fin du XIXĂšme siĂšcle. Le Labo sur l’eau C’est un outil unique au monde pour Ă©tudier les coraux et les Ă©cosystĂšmes marins. Dans ce reportage, naviguez dans les lagons de PolynĂ©sie française Ă  bord de la barge scientifique, un bateau-laboratoire mis au point par les chercheurs du Criobe, Ă  Moorea. © CNRS Images Au-delĂ  de la restauration des Ă©cosystĂšmes et/ou de leur classement en zone protĂ©gĂ©e, le clonage ou le croisement de super » coraux, c’est-Ă -dire les espĂšces les plus rĂ©sistantes – et rĂ©silientes – aux diffĂ©rents Ă©pisodes de rĂ©chauffement pourrait apparaĂźtre comme une solution sĂ©duisante. Mais cette adaptation assistĂ©e reste coĂ»teuse et n’est pas considĂ©rĂ©e comme viable sur le long terme et Ă  grande Ă©chelle. Certains coraux, dits mĂ©sophotiques, qui vivent eux entre 30 et 200 mĂštres, laissent espĂ©rer une source potentielle de rĂ©ensemencement. Mais ces tentatives resteront vaines si rien n’est fait pour limiter les causes Ă  la base de leur disparition. Premier systĂšme de pĂ©piniĂšre de coraux utilisĂ© au Criobe, lagon de Moorea © CNRS PhotothĂšque Coraux sclĂ©ractiniaires blanchis durant l’épisode El Niño de 2018-2019, Moorea © CNRS PhotothĂšque OneOcean Science Face au rĂ©chauffement climatique, les rĂ©cifs coralliens sont en premiĂšre ligne. Avec l’augmentation de la tempĂ©rature du globe, le corail blanchit et meurt. Ce dĂ©clin a un impact sur tout son Ă©cosystĂšme. Serge Planes et Laetitia HĂ©douin, chercheurs spĂ©cialistes des rĂ©cifs coralliens expliquent en quoi les recherches menĂ©es au Criobe sont cruciales pour tenter de sauver les coraux © CNRS Images “ Comment parvenir Ă  assurer la durabilitĂ© de ces Ă©cosystĂšmes, c’est-Ă -dire concilier un bon Ă©tat de l’environnement dans le temps et la permanence de l’usage des services Ă©cosystĂ©miques qu’ils nous apportent ? Quels sont les freins et les leviers Ă  l’augmentation de la qualitĂ©, et non de la quantitĂ©, des AMP ? Comment crĂ©er des mĂ©canismes de gouvernance efficaces pour ces Ă©cosystĂšmes et s’engager vers une Ă©conomie bleue vĂ©ritablement durable ? Les ocĂ©ans sont connectĂ©s, il manque aujourd’hui une structure de gouvernance, Ă  l’échelle de la planĂšte, qui permettrait de gagner en cohĂ©rence et en efficacitĂ© dans la gestion et la protection des Ă©cosystĂšmes marins, des littoraux aux grands fonds. ” Joachim Claudet directeur de recherche au Centre de recherches insulaireset observatoire de l'environnement Criobe RESSOURCES Les ports, des terrains de jeux pour les biologistes de l'Ă©volution CNRS Le journal Comment le changement climatique affecte-t-il la biodiversitĂ© marine ? CNRS Le journal Dans les abysses, une biodiversitĂ© riche et mĂ©connue INEE Des changements biologiques sans prĂ©cĂ©dent dans l'ocĂ©an mondial CNRS Faire de l'ocĂ©an un commun pour Ă©viter son naufrage CNRS Le journal France des aires marines
 pas encore suffisamment protĂ©gĂ©es CNRS Mieux protĂ©ger l'OcĂ©an grĂące au premier Guide des aires marines protĂ©gĂ©es CNRS MĂ©diterranĂ©e des aires marines pas assez protĂ©gĂ©es CNRS De l'efficacitĂ© des aires marines protĂ©gĂ©es CNRS Ces animaux stars menacĂ©s d’extinction CNRS Le journal Les virus, maĂźtres mĂ©connus des ocĂ©ans CNRS Le journal et les humains ? Le rĂŽle de l’OcĂ©an dans la rĂ©gulation du climat, la production de biodiversitĂ© et les services multiples et vitaux qu’il rend aux sociĂ©tĂ©s humaines est fondamental. Le maintien d’écosystĂšmes marins en bonne santĂ© et productifs est un enjeu crucial. Mais sous l’effet du changement climatique et des activitĂ©s anthropiques, alĂ©as naturels et risques sociaux, environnementaux et Ă©conomiques spĂ©cifiques se multiplient et s’intensifient. Littoraux et zones cĂŽtiĂšres, Ă  l’interface entre terres et mers, sont particuliĂšrement vulnĂ©rables. De l’OcĂ©an cĂŽtier et littoral Des alĂ©as et des risques naturels
Dans le monde, plus de la moitiĂ© de la population vit Ă  moins de 100 kilomĂštres d’une grande zone cĂŽtiĂšre. Face Ă  l’élĂ©vation du niveau de la mer, face aux tempĂȘtes, les littoraux forment le premier rempart contre l’ocĂ©an. Mais cette zone tampon, qui procure de nombreux services Ă©cosystĂ©miques, est aujourd’hui largement menacĂ©e. Zone de continuum terre/ocĂ©an, elle est soumise Ă  de nombreuses pressions anthropiques, comme la dĂ©mographie et l’urbanisation galopante, la pĂȘche, le tourisme par exemple, ou encore le dĂ©veloppement industriel et portuaire. Ces zones sont Ă©galement soumises Ă  des alĂ©as naturels, tels que les tempĂȘtes et les submersions marines, les tsunamis, ou encore aux phĂ©nomĂšnes d’érosion. Le changement climatique impacte ces milieux en favorisant l’élĂ©vation du niveau de la mer 3,28 mm/an en moyenne, l’acidification ou l’augmentation de la frĂ©quence de certains Ă©vĂ©nements mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes. L’érosion Au nord de la cĂŽtĂ© girondine, en Nouvelle-Aquitaine, la combinaison d’une Ă©rosion chronique de plusieurs mĂštres par an et le peu de mobilitĂ© dunaire a conduit Ă  la disparition totale de la dune. La forĂȘt tombe dĂ©sormais dans la mer. © Bruno Castelle / CNRS Pour s’en prĂ©munir, il existe des solutions d’adaptation Ă  court terme. Sur les zones abritant des enjeux importants, les villes par exemple, l’objectif est de consolider les ouvrages et les amĂ©nagements existants, comme les digues. Toutefois, cette approche n’est pas tenable partout bien trop coĂ»teuse et d’une efficacitĂ© relative car on ne peut pas durablement figer ces environnements. Depuis quelques dĂ©cennies, la doctrine du gĂ©nie cĂŽtier s’éloigne progressivement de cette bĂ©tonisation des cĂŽtes. On voit de plus en plus apparaĂźtre des mesures d’adaptation dites souples ». De nombreux scientifiques encouragent le dĂ©ploiement de solutions fondĂ©es sur la nature s’appuyant sur la restauration de certains Ă©cosystĂšmes littoraux sur les secteurs qui n’abritent pas ou peu d’enjeux. En effet la nature est souvent la plus Ă  mĂȘme Ă  s’adapter Ă  l’augmentation du niveau marin. Parmi ces solutions, la dĂ©poldĂ©risation » de certains anciens marais littoraux doit ĂȘtre envisagĂ©e. En France, certaines dunes littorales, profondĂ©ment reprofilĂ©es dans les annĂ©es 1970-1980 et fixĂ©es par des oyats, des graminĂ©es, sont aujourd’hui progressivement grignotĂ©es et menacĂ©es de disparition. Les remettre en libre Ă©volution peut leur permettre de migrer lentement dans les terres et, in fine, prĂ©server ce corridor Ă©cologique qui joue aussi un rĂŽle de rempart important contre la submersion marine.
 aux activitĂ©s anthropiquesL’humanitĂ© est Ă©galement actrice de ces bouleversements en cours. L’eutrophisation en est un bon exemple. La prolifĂ©ration des algues vertes sur certaines plages bretonnes tĂ©moigne de ce phĂ©nomĂšne de pollution en pleine recrudescence sur la planĂšte, caractĂ©risĂ© par la perturbation d’un Ă©cosystĂšme aquatique due Ă  un apport excessif de nutriments principalement nitrates et phosphates. Depuis le dĂ©but du XXIe siĂšcle, une vague d’eutrophisation plus insidieuse se rĂ©pand Ă  travers le monde prolifĂ©rations vĂ©gĂ©tales parfois toxiques, perte de biodiversitĂ©, diminution de la concentration d’oxygĂšne pouvant engendrer la mort massive d’organismes aquatiques, comptent parmi les symptĂŽmes de cette fertilisation diffuse. En l’espace d’une quarantaine d’annĂ©es, le nombre et l’emprise des zones hypoxiques Ă  faible concentration d’oxygĂšne et anoxiques sans oxygĂšne du tout y a en effet triplĂ© Ă  l’échelle du globe. MarĂ©es vertes Des ulves, aussi appelĂ©es laitues de mer ». L’ulvane est le principal composant des ulves, responsables des marĂ©es vertes notamment sur les cĂŽtes bretonnes. © Wilfried THOMAS/SBR/CNRS PhotothĂšque En raison des engrais chimiques qu’il utilise en abondance pour fertiliser les cultures et des grands volumes d’effluents provenant des Ă©levages industriels, le modĂšle agricole intensif actuel est rĂ©guliĂšrement pointĂ© du doigt. Ces derniĂšres annĂ©es, la limitation des Ă©pandages de lisier en plein champ, la rĂ©duction de l’érosion des sols via la plantation de cultures hivernales ou la promotion de pratiques agricoles moins gourmandes en engrais chimiques sont autant de mesures prises au niveau europĂ©en dans le but de rĂ©duire l’impact de l’eutrophisation sur les Ă©cosystĂšmes aquatiques. En dĂ©pit de ces efforts, les bĂ©nĂ©fices pour ces milieux naturels demeurent malheureusement limitĂ©s. Dans le contexte du changement climatique global, parvenir Ă  identifier les Ă©cosystĂšmes aquatiques les plus sensibles Ă  l’accroissement de ces flux d’élĂ©ments nutritifs s’avĂšre plus que jamais primordial pour lutter contre l’eutrophisation. Parce qu’elle devrait stimuler la production de biomasse vĂ©gĂ©tale tout en diminuant la concentration d’oxygĂšne dissous dans l’eau, l’élĂ©vation progressive des tempĂ©ratures risque en effet d’amplifier les symptĂŽmes actuels de l’eutrophisation des milieux aquatiques. Jusqu’aux profondeurs ocĂ©aniques De nouvelles sources d’exploitation
TouchĂ© de plein fouet par le changement climatique et les activitĂ©s humaines, l’ocĂ©an change Ă  grande vitesse, compromettant son rĂŽle de grand rĂ©gulateur du climat mais aussi les nombreux services Ă©cosystĂ©miques qu’il nous apporte. Depuis la dĂ©couverte de ressources minĂ©rales profondes, Ă  la fin des annĂ©es 1970, une nouvelle idĂ©e a Ă©mergĂ© les ressources terrestres s’épuisant, pourquoi ne pas explorer le fond des ocĂ©ans Ă  la recherche de cuivre, de platine ou de cobalt, de lithium ou de strontium ? Trois ressources attirent particuliĂšrement l’attention des industriels et des chercheurs les nodules polymĂ©talliques, les encroĂ»tements cobaltifĂšres et les sulfures hydrothermaux. Les nodules sont des boules d’une dizaine de centimĂštres de diamĂštre composĂ©s de cristaux d’oxyde de fer et de manganĂšse dans lesquels sont incorporĂ©s du cuivre, du nickel, du cobalt et mĂȘme des mĂ©taux et terres rares lithium, thallium, molybdĂšne, tellure, etc.. On les retrouve gĂ©nĂ©ralement dans les plaines ocĂ©aniques abyssales entre 3 000 et 5 500 mĂštres de profondeur ; les encroĂ»tements sont eux aussi principalement constituĂ©s d’oxyde de fer et de manganĂšse, enrichis en cobalt, en platine et en tellure. Ils constituent Ă©galement une source de mĂ©taux tels que le titane, le vanadium, le cĂ©rium, le zirconium et le phosphore. Les dĂ©pĂŽts prĂ©sentant le plus fort potentiel Ă©conomique sont enrichis en cobalt et en platine, et se situent en PolynĂ©sie. Les encroĂ»tements ont jusqu’à 25 centimĂštres d’épaisseur et couvrent des surfaces de plusieurs kilomĂštres carrĂ©s, sur les reliefs sous-marins et prĂšs des volcans immergĂ©s, Ă  des profondeurs variant de 400 Ă  4 000 mĂštres. Les sulfures hydrothermaux pourraient constituer les minĂ©ralisations les plus prometteuses en milieu marin. Cela est liĂ© Ă  leur richesse en mĂ©taux de base cuivre, zinc, plomb, en mĂ©taux prĂ©cieux argent et or, mais Ă©galement parfois en Ă©lĂ©ments rares indium, sĂ©lĂ©nium, germanium, etc.. Les gisements hydrothermaux sous-marins se retrouvent le long des 60 000 kilomĂštres de dorsales ocĂ©aniques. Sulfures Morceau de sulfures contenant du chlorure de cuivre vert Ă©meraude, observĂ© sur le site hydrothermal Logatchev par 3 000 mĂštres de profondeur sur la dorsale mĂ©dio-atlantique. © Campagne Serpentine 2007 / Ifremer-VICTOR Une chimĂšre Hydrolagus sp. Une chimĂšre Hydrolagus sp., espĂšce cousine des requins et visiteur frĂ©quent des sites hydrothermaux de la dorsale mĂ©dio-atlantique. Ici, sur le site de Lucky Strike par 1 700 mĂštres de fond. © Campagne BIOBAZ 2013 / Ifremer Mais brasser le fond des ocĂ©ans Ă  la recherche de ses ressources minĂ©rales ne semble pas sans consĂ©quence sur les Ă©cosystĂšmes marins. Pour ĂȘtre exploitĂ©e, la roche doit ĂȘtre dĂ©capĂ©e, exterminant tout le biotope prĂ©sent au-dessus et anĂ©antissant toute possibilitĂ© de restaurer des Ă©cosystĂšmes qui ont mis des millions d’annĂ©es Ă  se former. Enfin, ces processus d’exploitation miniĂšre pourraient conduire au relargage de divers Ă©lĂ©ments chimiques notamment ceux impactant la vie ocĂ©anique et ainsi provoquer un effet majeur sur le fonctionnement de l’ocĂ©an et sur sa capacitĂ© Ă  stocker du dioxyde de carbone atmosphĂ©rique. 
 aux multiples sources de pollutionsL’ocĂ©an souffre des activitĂ©s qui sont menĂ©es en son sein, mais Ă©galement des activitĂ©s qui arrivent jusqu’à lui. En 2019, lors d’une expĂ©dition inĂ©dite, un sac plastique et des papiers d’emballage ont Ă©tĂ© dĂ©couverts dans la fosse des Mariannes, Ă  prĂšs de 11 km de profondeur. Chaque annĂ©e, faute d’une mauvaise gestion de nos dĂ©chets, on estime qu’entre 8 et 12 millions de tonnes de plastiques sont dĂ©versĂ©es en mer, 80 % d’entre elles provenant de la terre, via les fleuves essentiellement. Ce sont en fait des microplastiques, issus de la fragmentation des plastiques sous l’effet des UV et des vagues et presque invisibles Ă  l’Ɠil nu, qui ont envahi et continuent d’envahir les ocĂ©ans ils comptent pour plus de 90 % des morceaux de plastique flottant Ă  la surface de nos ocĂ©ans. Cette pollution est sournoise les plus gros dĂ©chets sacs, bouteilles
 peuvent entraĂźner la mort des animaux par enchevĂȘtrement ou par occlusion intestinale en cas d’ingestion. Les microplastiques sont ingĂ©rĂ©s par toute la faune marine, mĂȘme les plus petits organismes. Une fois avalĂ©s, ils peuvent empĂȘcher les animaux de s’alimenter normalement, ce qui a des rĂ©percussions sur leur croissance, leur reproduction ou leurs dĂ©fenses immunitaires. La plastifĂšre La surface de ce microplastique, observĂ© en microscopie Ă©lectronique Ă  balayage, est recouverte d’un biofilm. Cette communautĂ© bactĂ©rienne se dĂ©veloppe sur les microplastiques flottant en mer. © Alexandra TER HALLE/ IMRCP/CNRS PhotothĂšque Tara, enquĂȘte de plastique GrĂące aux missions Tara, les chercheurs vont pouvoir dresser un pĂ©rimĂštre de la zone qui rejette le plus de plastique au monde, aprĂšs la Chine. Si supprimer ces plastiques de la mer est dĂ©sormais impossible cette mission devrait permettre d’alerter les autoritĂ©s europĂ©ennes car il y a urgence. On estime que 5 000 milliards de ces microplastiques flottent aujourd’hui Ă  la surface de nos ocĂ©ans. © CNRS Images MĂ©dicaments, perturbateurs endocriniens, pesticides, retardateurs de flamme, cosmĂ©tiques ou dĂ©tergents les pollutions chimiques des eaux, rejetĂ©es par les industries, les activitĂ©s agricoles ou par tout un chacun, viennent Ă©galement altĂ©rer tous les Ă©cosystĂšmes. Ils se concentrent dans les eaux continentales, riviĂšres ou nappes phrĂ©atiques, qui les transportent. Car du fait de leur accumulation le long de la chaĂźne alimentaire, on les retrouve en forte concentration dans les tissus de certains organismes marins. Le risque avec toutes ces molĂ©cules est d’autant plus sĂ©rieux qu’il concerne non seulement la faune marine mais Ă©galement l’humain qui les consomme. Autres polluants persistants, mais non organiques les mĂ©taux lourds, et notamment le mercure qui, une fois dans les ocĂ©ans, est converti en mĂ©thylmercure par les microbes. Et, bien que ce composĂ© soit prĂ©sent en quantitĂ© infime dans l’eau, sa concentration est trĂšs Ă©levĂ©e dans le poisson que nous mangeons, du fait lĂ  encore de son accumulation le long de la chaĂźne alimentairePlastiques, mĂ©taux lourds, engrais et pesticides ne sont pas les seuls Ă  polluer les ocĂ©ans. Des milliers de tonnes de dĂ©chets radioactifs dorment Ă©galement au plus profond des mers, consĂ©quences de nos activitĂ©s nuclĂ©aires civiles et militaires. Entre les annĂ©es 1950 et les annĂ©es 1990, 200 000 fĂ»ts remplis de dĂ©chets et contenant des rĂ©sidus radioactifs, liĂ©s Ă  du bitume ou Ă  du bĂ©ton afin que les barils jetĂ©s depuis la surface rĂ©sistent au choc de l’impact, ont Ă©tĂ© jetĂ©s par les États europĂ©ens dans les abysses de l’Atlantique Nord-Est ratifiĂ©e en 1975, la Convention de Londres sur la prĂ©vention de la pollution des mers Ă  dĂ©cidĂ© de l’interdiction totale de cette pratique, Ndlr. Il s’agit, pour ce que l’on en sait, de gants, de matĂ©riaux de laboratoire, d’échantillons
 Ce type de dĂ©chets renferme plusieurs sortes de radionuclĂ©ides, dont le comportement, la toxicitĂ© et la durĂ©e de vie varient grandement. Deux campagnes ocĂ©anographiques françaises programmĂ©es Ă  partir des annĂ©es 2023-2024 devraient permettre de l’évaluer avec prĂ©cision pour la premiĂšre fois. Largage de fĂ»ts Largage de fĂ»ts par le navire britannique GEM, lors d’une action de Greenpeace en 1981, dans l’Atlantique Nord. © Greenpeace / Pierre Gleizes FĂ»ts au fond des mers Six fĂ»ts ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s lors de la campagne scientifique CEA/Ifremer de 1984. © Ifremer / Épaulard 1984 Pour relever ce dĂ©fi de la multiple contamination des eaux, la recherche doit s’intĂ©resser Ă  toute la filiĂšre pour rĂ©duire et limiter en amont les impacts de ces pollutions dans les milieux et pour dĂ©velopper des systĂšmes de surveillance visant Ă  prĂ©server les Ă©cosystĂšmes dont nous dĂ©pendons. “ Les ocĂ©ans n’ont pas de frontiĂšres. On dĂ©couvre de nouvelles choses Ă  chaque campagne d’exploration, des trĂ©sors biologiques comme des traces de contamination humaines. Pour enrichir nos connaissances, de la cartographie des grands fonds Ă  l’évaluation des consĂ©quences des activitĂ©s anthropiques, il faut approfondir ces recherches. Mais il fait peu de doute que l’exploitation miniĂšre aura un impact absolu sur les Ă©cosystĂšmes associĂ©s Ă  qui il a fallu des temps gĂ©ologiques pour se former, Ă  qui il faudra des temps gĂ©ologiques pour se restaurer. ” Javier Escartin directeur de recherche dans l’équipe GĂ©osciences marines Ă  l’Institut de physique du globe de Paris IPGP RESSOURCES Le littoral, lieu de confrontation Homme/OcĂ©an CNRS Le journal À la rescousse de nos ressources en eau CNRS Le journal Peut-on encore dĂ©polluer les ocĂ©ans ? CNRS Le journal Atlantique sur la piste des fĂ»ts radioactifs CNRS Le journal Climat des rĂ©ponses locales aux changements globaux CNRS Le journal quand la recherche prend la mer D’abord barriĂšre infranchissable entre les continents, l’OcĂ©an s’est ensuite fait voie de navigation et rĂ©servoir immense de ressources pour l’humanitĂ©. La mer ne devient objet de recherche qu’au milieu du XIXe siĂšcle grĂące, en partie, Ă  la cartographie presque achevĂ©e du contour des mers. Les premiĂšres grandes campagnes de recherche ocĂ©anique vont permettre de lever certains mystĂšres, notamment sur la vie des profondeurs. Au cours du XXe siĂšcle et plus encore ces derniĂšres dĂ©cennies, le retour des grandes campagnes naturalistes, associĂ©es aux progrĂšs techniques et technologiques, ont considĂ©rablement enrichi les connaissances parcellaires que l’on avait des ocĂ©ans. Engins, satellites et navires de recherche permettent dĂ©sormais de partir Ă  la dĂ©couverte de mondes ocĂ©aniques jusque-lĂ  inaccessibles, repoussant les frontiĂšres de la connaissance. Les scientifiques disposent aujourd’hui d’un arsenal d’outils pour observer et tenter de comprendre les ocĂ©ans de la planĂšte. Les grandes campagnesocĂ©anographiques Comment a t-on observĂ© l’OcĂ©an dans l’histoire ?Au dĂ©but du XIXe siĂšcle, une thĂ©orie est en vogue Ă  mesure que l’on s’enfonce dans les profondeurs de l’OcĂ©an, sous la pression et les tempĂ©ratures glaciales, la vie marine se rarĂ©fiait. Cette thĂšse est notamment dĂ©veloppĂ©e par le naturaliste britannique Edward Forbes en 1843 la thĂ©orie azoĂŻque – ou hypothĂšse des Abysses – avance qu’au-delĂ  de 549 mĂštres de fond, les ocĂ©ans sont “ sans vie ”. Mais de maniĂšre tout Ă  fait inattendue, cette thĂ©orie va ĂȘtre incontestablement remise en cause. Au milieu du XIXe siĂšcle, on installe les premiers cĂąbles tĂ©lĂ©graphiques transatlantiques. Pour Ă©viter leur casse, il devient rapidement indispensable de se rendre compte de la nature des reliefs sous-marins. Sondages, dragages et remontĂ©es des cĂąbles rompus viennent alors certifier l’existence d’une vie sous-marine dans les profondeurs et des reliefs au moins aussi variĂ©s qu’à la surface. L’odyssĂ©e ocĂ©anique est 1872 et 1876, l’expĂ©dition Ă  bord du HMS Challenger va bouleverser notre vision de l’ocĂ©an, marquant les dĂ©buts de l’ocĂ©anographie moderne. En 1 290 jours de voyage, sillonnant les ocĂ©ans Atlantique, Austral, Indien et Pacifique, le navire parcourt plus de 120 000 km. L’objectif Ă©tudier les animaux pĂ©lagiques et comprendre la circulation des eaux ocĂ©aniques. Il en ressort la description de prĂšs de 5 000 espĂšces marines, une cartographie affinĂ©e dite carte bathymĂ©trique des fonds ocĂ©aniques et une riche analyse de la tempĂ©rature, de la salinitĂ© et donc de la densitĂ© des ocĂ©ans. C’est aussi au cours de cette expĂ©dition que l’on dĂ©couvre la fosse des Mariannes, Ă  prĂšs de 11 kilomĂštres de profondeur dans le Pacifique. HMS Challenger Extrait de The Report of the Scientific Results of the Exploring Voyage of HMS Challenger during the years 1873–1876 » publiĂ© sous la supervision de John Murray 1841-1914. © Source Wikimedia commons, domaine public Les rĂ©gions polaires font, elles, l’objet d’une attention particuliĂšre. Jules Dumont d’Urville sur l’Astrolab, Paul-Émile Victor, Jean-Baptiste Charcot et le Pourquoi pas ? sont autant de grands noms d’explorateurs et de bateaux qui ont marquĂ© l’histoire des pĂŽles par leurs recherches et pour leurs dĂ©couvertes. Dumont d’Urville dĂ©couvre en 1840 la terre AdĂ©lie, Jean-Baptiste Charcot conduit, de 1903 Ă  1936, plusieurs missions pionniĂšres en Antarctique et en Arctique. À sa suite, l’ethnographe Paul-Émile Victor fonde les ExpĂ©ditions polaires françaises en 1947 et engage ainsi la France dans l’exploration moderne des rĂ©gions polaires. Au milieu des annĂ©es 1950, l’exploration des grandes profondeurs est elle aussi en plein essor grĂące Ă  des explorateurs pionniers tels que le suisse Auguste Piccard, qui retourne dans la fosse des Mariannes, en 1960, Ă  bord de son bathyscaphe le Trieste. Les submersibles habitĂ©s ouvrent ainsi la voie Ă  l’exploration des grands fonds. Au tournant des annĂ©es 1970, la dĂ©couverte de sources hydrothermales, situĂ©es sur une dorsale Ă  proximitĂ© des Ăźles GalĂĄpagos par le sous-marin amĂ©ricain l’Alvin, ajoute Ă  la liste de nouveaux territoires Ă  explorer. Au mĂȘme moment, dĂ©butent dĂšs 1976 des expĂ©ditions naturalistes, les campagnes Musorstom » – devenues en 1999 Tropical Deep-Sea Benthos et alliant dĂ©sormais l’Institut de recherche pour le dĂ©veloppement IRD et le MusĂ©um national d’histoire naturelle MNHN – dont le but est d’explorer le domaine bathyal entre 200 et 2000 mĂštres de profondeur des grandes Ăźles encore largement inconnu, l’ocĂ©an reste aujourd’hui une frontiĂšre, de recherche et d’exploration. À ce jour, une infime partie des fonds ocĂ©aniques a pu ĂȘtre cartographiĂ©e ; seul un petit nombre de sites, sur de petites surfaces, ont pu ĂȘtre visitĂ©s, Ă©chantillonnĂ©s et explorĂ©s en dĂ©tail. C’est pourquoi les scientifiques continuent de prendre la mer, poursuivant cette quĂȘte au long cours. Et aujourd’hui ? De par sa longue tradition de campagnes ocĂ©anographiques, parce qu’elle dĂ©tient le deuxiĂšme domaine maritime mondial aprĂšs les États-Unis, la France possĂšde aujourd’hui l’une des trois plus grandes flottes europĂ©ennes. Elle dispose principalement de quatre navires hauturiers le Marion Dufresne II, le Pourquoi Pas ? quatriĂšme du nom, L’Atalante et le Thalassa, capables de rĂ©aliser des campagnes ocĂ©anographiques sur tous les ocĂ©ans, hors zones polaires, mais aux spĂ©cificitĂ©s propres. S’ajoutent deux bateaux semi-hauturiers, Antea et Alis, qui participent eux-aussi largement aux campagnes d’exploration ocĂ©anographiques. À bord, de nombreux Ă©quipements mobiles de sismique, d’acoustique ou de prĂ©lĂšvements vont permettre de sonder, d’échantillonner ou d’analyser sur place. Parmi les submersibles, on compte le Nautile habitĂ© et Victor 6000 tĂ©lĂ©opĂ©rĂ©, tous deux capables de travailler jusqu’à 6 000 mĂštres de profondeur. Le ROV Ariane lui aussi tĂ©lĂ©opĂ©rĂ© permet des immersions jusqu’à 2 500 mĂštres. AsterX et IdefX, vĂ©hicules sous-marins autonomes AUV, sont dĂ©diĂ©s Ă  la reconnaissance scientifique pour les plateaux et les marges continentaux jusqu’à 2 850 mĂštres de profondeur. UlyX, le petit dernier, AUV conçu sur-mesure pour l’exploration des grands fonds, est capable de plonger, lui aussi, jusqu’à 6 000 mĂštres. OĂč sont les navires ? GrĂące Ă  ces navires de recherche pluridisciplinaire, la communautĂ© scientifique rĂ©alise aussi bien des explorations de colonnes d’eau et de courants marins, des cartographies sous-marines, des Ă©tudes des processus biologiques ou gĂ©ologiques de fonds marins, des analyses de la biodiversitĂ© sous-marine, des Ă©tudes de palĂ©oclimatologie et bien plus encore
 Mais si la prĂ©paration d’une campagne ocĂ©anique prend plusieurs annĂ©es, l’analyse des donnĂ©es rĂ©coltĂ©es est plus longue encore. Voici un aperçu de quelques grandes campagnes ocĂ©aniques rĂ©centes. La campagne Swings La mission Swings s’est dĂ©roulĂ©e du 13 janvier au 8 mars 2021 dans l’ocĂ©an Austral. 48 scientifiques ont embarquĂ© depuis La RĂ©union Ă  bord du Marion-Dufresne II, navire ravitailleur et propriĂ©tĂ© des TAAF. Cette campagne avait deux objectifs principaux comprendre la pompe Ă  carbone ocĂ©anique et mieux connaĂźtre les Ă©lĂ©ments chimiques dans l’ocĂ©an Indien Sud-Ouest austral. Un jeune Ă©lĂ©phant de mer, Mirounga leonina », et le navire ocĂ©anographique Marion Dufresne au loin, dans l’archipel des Kerguelen. © SĂ©bastien MOTREUIL/CNRS PhotothĂšque Swings s’inscrit dans un trĂšs grand projet international, Geotraces, dont l’objectif est de dĂ©crire et de quantifier les sources d’élĂ©ments chimiques de l’ocĂ©an, leur transformation dans l’ocĂ©an une fois qu’ils y sont, et, enfin, comment ils vont ensuite en ĂȘtre soustraits. Les scientifiques ont prĂ©levĂ© des Ă©chantillons de la surface jusque dans les profondeurs pour dĂ©terminer les trĂšs faibles concentrations de ces Ă©lĂ©ments. VĂ©ritables vitamines de l’ocĂ©an, certains de ces Ă©lĂ©ments sont indispensables au dĂ©veloppement de la vie. Nutritifs, comme le fer, ils sont indispensables Ă  la photosynthĂšse en surface. D’autres Ă©lĂ©ments entrent en jeu, comme le cuivre, le zinc ou le cadmium. Outre Swings, les derniĂšres annĂ©es ont Ă©tĂ© riches en missions ocĂ©anographiques. Le Pourquoi Pas ? a pris la direction de l’ocĂ©an Indien fin 2020 afin de rĂ©aliser une sĂ©rie de missions dans le Canal du Mozambique. La premiĂšre, SISMAORE, menĂ©e par le Bureau de recherches gĂ©ologiques et miniĂšres BRGM, le service gĂ©ologique national, et le CNRS, vise Ă  combler un dĂ©ficit de connaissances dans la rĂ©gion de Mayotte frappĂ©e derniĂšrement par une crise de sismicitĂ© majeure. En avril 2021, a suivi la mission GEOFLAMME mettant en Ɠuvre le ROV Victor 6000 pour Ă©tudier cette crise sismo-volcanique Ă  Mayotte. Le navire ocĂ©anographique Pourquoi pas ? » au port de Toulon. Le Pourquoi pas ? » est un navire de la flotte ocĂ©anographique opĂ©rĂ©e par l’Ifremer, utilisĂ© lors de campagnes dans tous les domaines des sciences de l’environnement. Cette image a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e durant la campagne d’installation de plusieurs instruments scientifiques sur le site de l’observatoire sous-marin EMSO-LO, Ă  2 500 m de profondeur au large de Toulon un sismographe, un spectromĂštre gamma, une biocamĂ©ra, le BathyReef un rĂ©cif artificiel bio-inspirĂ© et le robot BathyBot. © Cyril FRESILLON / MIO / Ifremer / CNRS PhotothĂšque Quant Ă  l’Atalante, il a repris Ă  la mi-fĂ©vrier avec la mission d’ocĂ©anographie SUMOS dans le golfe de Gascogne. PortĂ©e par le Laboratoire d’ocĂ©anographie physique et spatiale, SUMOS a un objectif double l’étude des processus physiques et Ă©nergĂ©tiques liĂ©s aux Ă©changes Ă  l’interface air/mer et la validation de la mission spatiale franco-chinoise CFOSAT, dĂ©diĂ©e Ă  la mesure du vent et des vagues. Enfin, le Thalassa a dĂ©butĂ© son programme 2021 avec la mission IBTS International Bottom Trawl Survey qui Ă©tudie, pour le compte de l’Union europĂ©enne, l’état des Ă©cosystĂšmes et de la ressource halieutique Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la Manche et en mer du Nord. Plus en amont, d’autres expĂ©ditions ont pu ĂȘtre conduites. La campagne Tonga La mission Tonga, menĂ©e du 1er novembre au 5 dĂ©cembre 2019 Ă  bord du navire ocĂ©anographique L’Atalante, avait pour objectif d’étudier l’impact des volcans sous-marins peu profonds sur la vie marine ; plus prĂ©cisĂ©ment, d’étudier le rĂŽle des fluides Ă©mis par ces volcans sous-marins, riches en oligo-Ă©lĂ©ments, nutritifs ou toxiques, sur les micro-algues vivant dans les eaux de surface de l’ocĂ©an, et sur sa capacitĂ© Ă  piĂ©ger le CO2 de l’atmosphĂšre. Pour ce faire, une Ă©quipe internationale de 29 chercheurs a sillonnĂ© le Pacifique, entre NoumĂ©a et l’arc volcanique des Tonga. Mission Tonga Ă  la recherche des volcans sous-marins du Pacifique L’expĂ©dition, dirigĂ©e par deux chercheuses, Sophie Bonnet ocĂ©anographe, IRD, etCĂ©cile Guieu ocĂ©anographe, CNRS, analyse et Ă©tudie les consĂ©quences de l’apport d’élĂ©ments traces issus de sources hydrothermales peu profondes pour en dĂ©terminer l’impact potentiel sur la productivitĂ© marine et la pompe biologique Ă  carbone. © CNRS La campagne Chubacarc Le 26 mars 2019, une vingtaine de scientifiques de l’Ifremer, de Sorbonne UniversitĂ©, de l’universitĂ© de Bretagne occidentale et de l’universitĂ© de Lille ont embarquĂ© Ă  bord de l’Atalante pour une mission de 70 jours Ă  travers le Pacifique Ouest. Ils ont Ă©tudiĂ© cinq zones hydrothermales profondes de la rĂ©gion Ă  l’aide du sous-marin tĂ©lĂ©guidĂ© Victor 6000. Leurs objectifs Ă©tablir un Ă©tat de rĂ©fĂ©rence de l’écosystĂšme de ces milieux et Ă©valuer la rĂ©silience de ces sites ciblĂ©s pour l’exploitation de leurs ressources miniĂšres. La campagne visait notamment Ă  apporter des informations sur l’importance de certaines populations en tant que source potentielle vis-Ă -vis des autres populations Ă  l’échelle locale ou rĂ©gionale ,ou en tant que refuges ou de zones d’endĂ©misme pour certaines espĂšces. Source hydrothermale Victor 6000 Source hydrothermale observĂ©e lors de la campagne Chubacarc en 2019 © Ifremer La campagne Peacetime La mission Peacetime Process studies at the air-sea unterface after dust deposition in the Mediterranean sea, conduite du 10 mai au 11 juin 2017 depuis Toulon, visait Ă  Ă©tudier l’impact des dĂ©pĂŽts atmosphĂ©riques sur l’OcĂ©an. À bord du navire ocĂ©anographique le Pourquoi Pas ?, une Ă©quipe internationale et pluridisciplinaire de 40 scientifiques a parcouru la MĂ©diterranĂ©e centrale et occidentale Ă  la recherche de dĂ©pĂŽts atmosphĂ©riques de poussiĂšres sahariennes. Leur but Ă©tudier les processus Ă  l’interface entre l’atmosphĂšre et l’ocĂ©an dans cette rĂ©gion du monde oĂč les apports atmosphĂ©riques jouent un rĂŽle clĂ© comme source de nutriments pour la biosphĂšre marine, pour prĂ©dire plus prĂ©cisĂ©ment le devenir de la biodiversitĂ© en MĂ©diterranĂ©e. La campagne Bathyluck Cette mission, conduite sur le navire le Pourquoi Pas ? de l’Ifremer, a quittĂ© le port de Horta aux Açores le 31 aoĂ»t 2009 – retour un mois plus tard – pour se rendre vers le site hydrothermal de la dorsale mĂ©dio-atlantique, Lucky Strike. À son bord, une Ă©quipe scientifique internationale de 26 personnes venues de France, du Portugal, de Grande-Bretagne et d’Italie. La campagne a mis en Ɠuvre, pour la premiĂšre fois sur le mĂȘme site, trois appareils d’exploration des grands fonds, le submersible Nautile, le robot Victor 6000, le vĂ©hicule autonome AsterX. Objectifs mettre en place et relever les capteurs nĂ©cessaires Ă  la mesure de diffĂ©rents paramĂštres physiques, chimiques, biologiques ; cartographier le site avec une grande prĂ©cision ; prĂ©lever des Ă©chantillons pour mieux comprendre le fonctionnement de la dorsale, la fabrication de la croĂ»te ocĂ©anique, les Ă©changes de flux de chaleur, de fluides, de matiĂšres entre les profondeurs et la surface. Comment observer l’OcĂ©an ? Mais si le dĂ©veloppement des submersibles, habitĂ©s ou tĂ©lĂ©opĂ©rĂ©s, a permis de commencer Ă  rĂ©pondre Ă  ces questions, les approches classiques, basĂ©es sur des campagnes ocĂ©anographiques, n’apportent qu’une image partielle du fonctionnement d’un Ă©cosystĂšme, sans que l’on en connaisse encore l’évolution, la variabilitĂ© du systĂšme au cours du temps. Comment, dĂšs lors, aller toujours plus loin ? Et en multipliant nos yeux sur et sous la mer satellites, flotteurs, drones marins, bouĂ©es, petits bateaux autonomes, capteurs ou encore radars sont lĂ  pour nous assister, scrutant jour aprĂšs jour et sur de longues pĂ©riodes ces phĂ©nomĂšnes. En voici un aperçu – non exhaustif. OcĂ©anographie spatialeObservant l’ocĂ©an, ses courants et ses tourbillons, l’ocĂ©anographie spatiale amĂ©liore la connaissance et les simulations du changement climatique. Le satellite Sentinel 6, par exemple, est dĂ©diĂ© Ă  la mesure de prĂ©cision des vents, des vagues et du niveau de la mer Ă  la surface des ocĂ©ans ; la mission SWOT Ă  la mesure prĂ©cise du niveau de l’eau dans les riviĂšres, les lacs et les zones inondĂ©es, et les ocĂ©ans. L’ocĂ©anographie spatiale a permis la premiĂšre topographie globale des fonds marins, montrant les fosses abyssales et des chaĂźnes de volcans sous-marins rĂ©sultant de la tectonique des plaques ; la mesure de la montĂ©e du niveau des ocĂ©ans produite par le rĂ©chauffement climatique, soit 3,28 mm/an ; et, plus rĂ©cemment, l’obtention d’une carte prĂ©cise du courant circumpolaire antarctique, jusqu’à prĂ©sent mĂ©connu, de ses tourbillons Ă  petite Ă©chelle, et finalement de son rĂŽle dans le cycle du carbone et le rĂ©chauffement climatique. ArgoObserver, comprendre et prĂ©voir le rĂŽle de l’ocĂ©an sur le climat de la planĂšte. C’est tout l’enjeu du programme international Argo, le premier rĂ©seau global d’observation in situ des ocĂ©ans. On compte, dĂ©but 2022, 4 000 flotteurs Argo actifs, qui suivent les liens Ă©troits entre ocĂ©an et climat. Selon leur modĂšle, les flotteurs mesurent soit uniquement la tempĂ©rature et la salinitĂ© des deux premiers kilomĂštres de l’ocĂ©an flotteurs “ standards ”, soit Ă©galement l’aciditĂ© le pH, la quantitĂ© d’oxygĂšne dans l’eau, la chlorophylle, la lumiĂšre ou le nitrate flotteurs biogĂ©ochimiques, dits “ BGC ”. Les flotteurs dits “ profonds ” sont, quant Ă  eux, capables de mesurer la tempĂ©rature, la salinitĂ© et la quantitĂ© d’oxygĂšne jusqu’à 4 km voire 6 km de profondeur. Flotteur profileur BGC-Argo Flotteur profileur BGC-Argo dĂ©ployĂ© dans le cadre du projet ERC REFINE PI HervĂ© Claustre. © David Luquet, Institut de la Mer de Villefranche, IMEV, CNRS-SU Observatoires de fond de merLa communautĂ© scientifique internationale a dĂ©veloppĂ©, dans les annĂ©es 2000, les premiers observatoires de fond de mer, notamment dans les zones hydrothermales sous-marines. L’innovation de ces installations rĂ©side dans le fait qu’elles dĂ©ploient in situ des instruments de mesure, au plus prĂšs des sujets et des milieux analysĂ©s. Les processus Ă©tudiĂ©s Ă©voluent sur des Ă©chelles de temps qui ne peuvent ĂȘtre apprĂ©hendĂ©es lors d’une seule campagne ocĂ©anographique et doivent ĂȘtre suivis en continu. ImplantĂ©e au large de l’archipel des Açores, Ă  200 miles nautiques de l’üle Faial, l’installation rĂ©gionale autonome Emso-Açores est situĂ©e au sommet d’un volcan sous-marin actif qui abrite l’un des sites hydrothermaux les plus actifs de la dorsale mĂ©dio-atlantique. AncrĂ©s Ă  1 700 mĂštres de profondeur, les instruments assurent l’acquisition en continu de nombreux paramĂštres gĂ©ophysiques, gĂ©ochimiques et biologiques, du substratum rocheux jusqu’en haut de la colonne d’eau, et Ă  la surface avec une bouĂ©e de transmission Ă©quipĂ©e d’une centrale mĂ©tĂ©orologique. GlidersLes gliders, planeurs sous-marins, sont dĂ©diĂ©s Ă  la connaissance de l’environnement sous-marin. Capables de plonger jusqu’à 1 000 mĂštres de profondeur, ils remontent Ă  la surface toutes les 4 heures environ. Ils peuvent naviguer plusieurs mois et parcourir des dizaines de milliers de kilomĂštres en acquĂ©rant des donnĂ©es comme la tempĂ©rature, la salinitĂ© ou le taux d’oxygĂšne dissous – certaines de ces donnĂ©es collectĂ©es peuvent ĂȘtre transmises en temps rĂ©el. SeaExplorer SeaExplorer, le glider autonome qui se dĂ©place en planant par remplissage d’un ballast et rotation de son bloc batterie. © Cyril FRESILLON / IMEV / CNRS PhotothĂšque BathyBotBathyBot, le rover des profondeurs au faux air de Wall-E, a entamĂ© au dĂ©but de l’annĂ©e 2022 une longue mission Ă  2 400 mĂštres de profondeur au large de Toulon. L’objectif est d’étudier l’impact du changement climatique, la biodiversitĂ©, la bioluminescence et les flux de particules, pour une durĂ©e minimale de dix ans. Mise Ă  l’eau de BathyBot Le rover sous-marin benthique BathyBot est un robot d’exploration tĂ©lĂ©opĂ©rĂ© via Internet, dĂ©diĂ© au suivi sur le long terme de l’environnement, l’écologie et des potentiels impacts du changement climatique dans les grands fonds. © Cyril FRESILLON / MIO / CNRS PhotothĂšque BathyBot sur le pont arriĂšre du N/O » Pourquoi pas ? » avant sa mise Ă  l’eau. © Cyril FRESILLON / MIO / CNRS PhotothĂšque Rover sous-marin profond pilotĂ© Ă  distance via Internet, le premier en Europe, BathyBot s’oriente Ă  l’aide d’une camĂ©ra Ă©quipĂ©e d’une lumiĂšre blanche. Une seconde camĂ©ra scrutera la bioluminescence avec une telle sensibilitĂ© qu’elle n’aura pour seul Ă©clairage qu’une lumiĂšre rouge connue pour ne pas effrayer les organismes des profondeurs. BathyBot jouera » d’ailleurs avec le plancton grĂące Ă  plusieurs petites LED colorĂ©es aïŹn de dĂ©terminer quelles teintes appĂątent ou au contraire font fuir la faune du fond de la MĂ©diterranĂ©e. Également Ă©quipĂ© de capteurs de tempĂ©rature, de salinitĂ©, d’oxygĂ©nation de l’eau, ainsi que d’un systĂšme d’imagerie pour dĂ©tecter les particules et le plancton, il permettra de rĂ©vĂ©ler avec une grande prĂ©cision un environnement quasi inconnu. EnïŹn, BathyReef, rampe ajourĂ©e en ciment bio-inspirĂ©, permettra au rover de se surĂ©lever pour accroĂźtre son champ d’observation et elle concentrera les organismes Ă  Ă©tudier puisque ceux-ci coloniseront la structure sur plusieurs annĂ©es. Si la Saga des ocĂ©ans ne fait que commencer, leur prĂ©servation est un vĂ©ritable dĂ©fi lancĂ© Ă  l’humanitĂ©. RESSOURCES Entre gĂ©osciences et biologie des observatoires dans les zones hydrothermales sous-marines INSU En route pour l'OcĂ©an austral avec la campagne Swings INSU À plus de 1 000 mĂštres sous l'eau, des observatoires pour Ă©tudier la richesse de l'ocĂ©an profond The Conversation Observer l'ocĂ©an INSU Cinq robots au talent fou CNRS Le journal PĂȘcheurs de krill et autres organismes Ă©tonnants CNRS Le journal Journal de bord de la campagne Spanbios en Nouvelle CalĂ©donie
Sortievod, dvd: Aussi profond que l'océan. The Deep End of the Ocean. Film réalisé en 1999, USA, par : Ulu Grosbard. Avec: Michelle Pfeiffer, Treat Williams, Whoopi Goldberg, Tony Musante, Jonathan Jackson, John Kapelos, Ryan Merriman, Alexa PenaVega. Durée: 1h47 Genre: Drame. Beth est allée avec ses enfants à une réunion d'anciens camarades de classe. Dans un hall
Description de l’éditeur Cauchemar d’une mĂšre, suspense Ă©motionnel un roman mĂ©ticuleux, sincĂšre et fort ! » L’ExpressLe livre Ben, ĂągĂ© de trois ans, a disparu. Trop vite, la police confirme l’inacceptable Ă  sa mĂšre, Beth Cappadora les recherches seront vaines. S’ensuivent alors de sombres annĂ©es oĂč chacun des membres de la famille voit sa vie transformĂ©e par ce terrible drame Beth s’est rĂ©fugiĂ©e dans la brume des tranquillisants et Pat, son mari, dans le travail. Le plus prĂ©occupant reste Vincent, l’aĂźnĂ© de leurs enfants, qui s’enfonce dans la petite dĂ©linquance. Neuf annĂ©es se sont Ă©coulĂ©es et aujourd’hui tout le monde fait semblant de vivre. Mais un Ă©vĂšnement incroyable se produit un adolescent sonne Ă  la porte, Beth lui ouvre. Il ressemble tant Ă  Ben qu’elle ne peut s’empĂȘcher de reprendre Jacquelyn Mitchard est journaliste deux fois nominĂ©e pour le prix Pulitzer du journalisme et auteur de best-sellers internationaux. Aussi profond que l’ocĂ©an, Tant de choses Ă  vous dire, Douze fois chĂ©ri et Un Ă©tĂ© pas comme les autres font partie de ces succĂšs littĂ©raires, traduits dans plus de quinze pays, tout comme ses nombreux essais et romans pour la jeunesse. Aussi profond que l’ocĂ©an, Ă©crit suite au dĂ©cĂšs de son premier mari, est un best-seller mondial vendu Ă  plus de cinq millions d’exemplaires, qui est restĂ© pendant trois mois en tĂȘte de la liste des best-sellers du New York Times. Il a Ă©tĂ© adaptĂ© au cinĂ©ma avec Michelle Pfeiffer et Whoopi Goldberg dans les rĂŽles principaux. Jacquelyn Mitchard vit actuellement au cap Cod, sur la cĂŽte est des États-Unis avec son mari et leurs neuf enfants. GENRE Romance SORTIE 2014 23 mai LANGUE FR Français LONGUEUR 432 Pages ÉDITIONS Editions des Deux Terres TAILLE 2,5 Mo Plus de livres par Jacquelyn Mitchard UnocĂ©an profond, des plaques en mouvement. Pris dans son ensemble, l’ocĂ©an est profond : 3 800 mĂštres en moyenne. Les profondeurs infĂ©rieures Ă  200 mĂštres reprĂ©sentent 7,6 p. 100 de sa surface ; celles de 200 Ă  7 000 mĂštres 92,3 p. 100 ; et celles supĂ©rieures Ă  SciencesEspace66 millions d'annĂ©es plus tĂŽt, un mĂ©tĂ©ore gĂ©ant entrait en collision avec la Terre, entraĂźnant un choc Ă©quivalent Ă  10 milliards de bombes atomiques. Son impact avec la surface terrestre est aujourd'hui observable... au fin fond de l' tsunami gĂ©ant. C'est ce qu'a causĂ© l'impact de l'astĂ©roĂŻde gĂ©ant qui a frappĂ© la planĂšte, il y a 66 millions d'annĂ©es. Ce dernier aurait entraĂźnĂ© des vagues si puissantes et si hautes, qu'elles auraient raclĂ© et marquĂ© le fond de l'ocĂ©an... Ă  tout jamais. De fait, les traces incroyables de cet impact planĂ©taire viennent d'ĂȘtre dĂ©voilĂ©es dans une rĂ©cente Ă©tude publiĂ©e dans Earth & Planetary Science tsunami gĂ©ant causĂ© par l'impact de l'astĂ©roĂŻdeBon, avant de rentrer dans le vif du sujet, il convient quand mĂȘme de rappeler que l'astĂ©roĂŻde n'est pas le seul responsable de l'extinctiondes dinosaures. Comme on l'expliquait dans cet Ă©pisode Mourir Moins Con, ces derniers Ă©taient dĂ©jĂ  bien mal en point avant l'impact, et notamment Ă  cause de plusieurs facteurs environnementaux dont... le changement climatique ! Et oui, au vu du dĂ©rĂšglement climatique actuel et des consĂ©quences dĂ©vastatrices pour la planĂšte, il faut espĂ©rer que l'histoire ne se rĂ©pĂšte pas hum.En 2018 dĂ©jĂ , des scientifiques avançaient la thĂšse selon laquelle l’impact de l’astĂ©roĂŻde Ă  l'origine de l'extinction des dinosaures avait entraĂźnĂ© un gigantesque tsunami avec une vague de plus de 1 500 mĂštres de haut. Une nouvelle Ă©tude vient appuyer cette thĂ©orie et en apporter une preuve physique inĂ©dite. Car en effet, ce tsunami cataclysmique a laissĂ© des traces indĂ©lĂ©biles, au fond de l'ocĂ©an. On vous les dĂ©voile grĂące Ă  l'auteur principal de l'Ă©tude Gary Kinsland Les traces indĂ©lĂ©biles enregistrĂ©es dans les sĂ©diments du centre de la Louisiane. Gary Kinsland et Earth and Planetary Science Letters, 2021 "Les rides les plus profondes jamais enregistrĂ©es sur Terre" Vous voyez ces lignes ondulĂ©es ? Eh bien, elles sont enterrĂ©es dans les sĂ©diments de ce qui est dĂ©sormais le centre de la Louisiane. Elles ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es grĂąces aux sondages sismiques d'une compagnie pĂ©troliĂšre. En analysant les images de ces profondeurs ocĂ©aniques, les chercheurs de l'universitĂ© de Louisiane Ă  Lafayette ont fait une dĂ©couverte de taille. Ces traces de 16 mĂštres de hauteur, espacĂ©es d'un kilomĂštre sont "les rides les plus profondes jamais enregistrĂ©es sur Terre ". D'aprĂšs Gary Kinsland, l'auteur principal de l'Ă©tude, l'orientation des ondulations correspond parfaitement avec l'impact du tsunami. "Raclant" le fond marin sur des centaines de kilomĂštres, il a laissĂ© ces cicatrices indĂ©lĂ©biles. Traces qui ont Ă©tĂ© par la suite, recouvertes de dĂ©bris liĂ©s au crash. Par ailleurs, la vague gĂ©ante de 1500 mĂštres de hauteur n'aurait pas Ă©tĂ© la seule. Les scientifiques estiment que le tsunami a durĂ© plusieurs jours. Ce sont donc plusieurs vagues gĂ©antes qui en frappant l'ocĂ©an, ont accentuĂ© les rides. Lesmeilleures offres pour Aussi Profond Que L'ocĂ©an | TrĂšs bon Ă©tat sont sur eBay Comparez les prix et les spĂ©cificitĂ©s des produits neufs et d'occasion Pleins d'articles en livraison gratuite! Les concentrations de gaz Ă  effet de serre, l'Ă©lĂ©vation du niveau de la mer, la tempĂ©rature et l'acidification des ocĂ©ans ont tous Ă©tabli de nouveaux records l'annĂ©e derniĂšre, a dĂ©clarĂ© l'Organisation mĂ©tĂ©orologique mondiale OMM dans son "Etat du climat mondial en 2021". Une "litanie lamentable de l'Ă©chec de l'humanitĂ© Ă  lutter contre le dĂ©rĂšglement climatique" Ce rapport est "une litanie lamentable de l'Ă©chec de l'humanitĂ© Ă  lutter contre le dĂ©rĂšglement climatique", a dĂ©noncĂ© le chef de l'ONU, Antonio Guterres. "Le systĂšme Ă©nergĂ©tique mondial est brisĂ© et nous rapproche de plus en plus de la catastrophe climatique", a mis en garde M. Guterres, exhortant Ă  "mettre fin Ă  la pollution par les combustibles fossiles et accĂ©lĂ©rer la transition vers les Ă©nergies renouvelables avant d'incinĂ©rer notre seule maison." L'OMM a dĂ©clarĂ© que l'activitĂ© humaine provoquait des changements Ă  l'Ă©chelle planĂ©taire sur terre, dans l'ocĂ©an et dans l'atmosphĂšre, avec des ramifications nĂ©fastes et durables pour les Ă©cosystĂšmes. Le rapport a confirmĂ© que les sept derniĂšres annĂ©es Ă©taient les sept annĂ©es les plus chaudes jamais enregistrĂ©es. Les phĂ©nomĂšnes mĂ©tĂ©orologiques liĂ©s Ă  La Nina au dĂ©but et Ă  la fin de 2021 ont eu un effet refroidissant sur les tempĂ©ratures mondiales l'annĂ©e derniĂšre. Mais malgrĂ© cela, 2021 reste l'une des annĂ©es les plus chaudes jamais enregistrĂ©es, avec une tempĂ©rature mondiale moyenne d'environ 1,11 degrĂ©s Celsius au-dessus du niveau prĂ©industriel. L'accord de Paris de 2015 sur le climat vise Ă  limiter le rĂ©chauffement de la planĂšte Ă  +1,5°C par rapport Ă  l'Ăšre prĂ©-industrielle. L'Ă©lĂ©vation du niveau de la mer, la chaleur et l'acidification des ocĂ©ans se poursuivront pendant des centaines d'annĂ©es Ă  moins que des moyens d'Ă©liminer le carbone de l'atmosphĂšre ne soient inventĂ©s." "Notre climat change sous nos yeux", a dĂ©clarĂ© le chef de l'OMM, Petteri Taalas. "La chaleur piĂ©gĂ©e par les gaz Ă  effet de serre d'origine humaine rĂ©chauffera la planĂšte pendant de nombreuses gĂ©nĂ©rations Ă  venir. L'Ă©lĂ©vation du niveau de la mer, la chaleur et l'acidification des ocĂ©ans se poursuivront pendant des centaines d'annĂ©es Ă  moins que des moyens d'Ă©liminer le carbone de l'atmosphĂšre ne soient inventĂ©s." Records de gaz Ă  effet de serre, d'Ă©lĂ©vation de la mer, de tempĂ©ratures et d'acidification des ocĂ©ans Quatre indicateurs clĂ©s du changement climatique "construisent une image cohĂ©rente d'un monde en rĂ©chauffement qui touche toutes les parties de la planĂšte", indique le rapport. Les concentrations de gaz Ă  effet de serre ont atteint un nouveau sommet mondial en 2020, lorsque la concentration de dioxyde de carbone CO2 a atteint 413,2 parties par million ppm dans le monde, soit 149 % du niveau prĂ©industriel. Les donnĂ©es indiquent qu'ils ont continuĂ© d'augmenter en 2021 et au dĂ©but de 2022, la concentration mensuelle moyenne en CO2 Ă  Mona Loa Ă  HawaĂŻ atteignant 416,45 ppm en avril 2020, 419,05 ppm en avril 2021 et 420,23 ppm en avril 2022, selon le rapport. Le niveau moyen mondial de la mer a atteint un nouveau record en 2021, aprĂšs avoir augmentĂ© en moyenne de 4,5 millimĂštres par an de 2013 Ă  2021, selon le rapport. Il avait affichĂ© une hausse moyenne de 2,1 mm par an entre 1993 et 2002, l'augmentation entre les deux pĂ©riodes Ă©tant "principalement due Ă  la perte accĂ©lĂ©rĂ©e de masse de glace des calottes glaciaires", souligne le document. La tempĂ©rature de l'ocĂ©an a aussi atteint un niveau record l'annĂ©e derniĂšre, dĂ©passant la valeur de 2020, selon le rapport. On s'attend Ă  ce que les 2000 premiers mĂštres de profondeur de l'ocĂ©an continuent de se rĂ©chauffer Ă  l'avenir - "un changement irrĂ©versible sur des Ă©chelles de temps centenaires Ă  millĂ©naires", a dĂ©clarĂ© l'OMM, ajoutant que la chaleur pĂ©nĂ©trait toujours plus profond. L'ocĂ©an absorbe environ 23 % des Ă©missions annuelles de CO2 d'origine humaine dans l'atmosphĂšre. Bien que cela ralentisse l'augmentation des concentrations atmosphĂ©riques de CO2, ce dernier rĂ©agit avec l'eau de mer et conduit Ă  l'acidification des ocĂ©ans. Pendant ce temps, le rapport indique que le trou dans la couche d'ozone de l'Antarctique est "exceptionnellement profond et Ă©tendu" de 24,8 millions de kilomĂštres carrĂ©s en 2021, entraĂźnĂ© par un vortex polaire fort et stable. Transition vers les renouvelables "un projet de paix" AntĂłnio Guterres a proposĂ© cinq actions pour relancer la transition vers les Ă©nergies renouvelables "avant qu'il ne soit trop tard" mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles, tripler les investissements dans les Ă©nergies renouvelables, supprimer les formalitĂ©s administratives, sĂ©curiser l'approvisionnement en matiĂšres premiĂšres pour les technologies d'Ă©nergies renouvelables et faire de ces technologies - telles que le stockage sur batterie - des biens publics mondiaux librement disponibles. "Si nous agissons ensemble, la transformation des Ă©nergies renouvelables peut ĂȘtre le projet de paix du 21e siĂšcle", a dĂ©clarĂ© M. Guterres. Avec AFP.
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